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RENAULT

Ika Renault R40 : le crash du vol Varig 820 lui coûta sa carrière !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 19/11/2014

La mort accidentelle et tragique de Christophe de Margerie à Moscou m’a refait penser à un autre événement tragique 41 ans auparavant : le crash du vol Varig 820, le 11 juillet 1973. Quel rapport avec l’automobile me direz-vous ? Parmi les passagers de ce vol là se trouvait Yvon Lavaud, président de la société IKA-Renault, filiale argentine de Renault. Le plus terrible, c’est que l’avion s’est écrasé à cause d’un mégot de cigarette jeté dans les toilettes de l’avion !

Outre le drame que représente la mort de tant de personnes (117 personnes, seulement 11 survivants), le crash du Boeing 707 reliant Buenos Aires à Paris mit un terme quasi définitif au projet de Renault 40 (ou Torino IV). Avec la mort d’Yvon Lavaud, c’était un ardent défenseur d’une grande berline argentine badgée Renault qui disparaissait !

Lorsqu’en 1967 Renault devient majoritaire au capital du constructeur argentin IKA, c’est Yvon Lavaud qu’elle dépêche pour en prendre la direction. A peine arrivé en Argentine, Lavaud tombe amoureux du pays, et surtout de sa berline emblématique, l’IKA Renault Torino (lire aussi : Renault Torino), mélange entre la fierté latine et l’american way of life.

Devenu seul maître à bord, Renault, par l’intermédiaire de Lavaud, veut se rendre totalement maître de la gamme, et donner une remplaçante totalement nouvelle à la Torino aux origines trop US. C’est ainsi que sera initié le projet Torino IV (qui deviendra Renault 40) en 1971. Le PDG d’IKA Renault a de grandes ambitions, en Argentine mais aussi sur le continent sud-américain, et veut que la future R40 en soit le fer de lance. Et pourquoi pas même conquérir l’Europe ?

C’est sur la base de la Torino que les ingénieurs d’IKA Renault vont développer la future R40. Elle conserve le gros 6 cylindres 3,8 litres de son aînée, développant 178 ch. Aucune voiture française à l’époque ne dispose d’une telle puissance. Grande nouveauté, la R40 disposait de l’injection. La maquette à l’échelle 1 fut réalisée en France par la Régie, puis une vingtaine de prototypes furent réalisés en Argentine sur la base de coupés et berlines Torino.

Un prototype de Renault-IKA 40, au style plus américain

Le design préfigure la R14, qui sortira en 1976, et un peu la R18. Mais le projet perdit son plus ardent défenseur dans le crash du vol Varig 820. La crise pétrolière de 1973 n’arrangea pas les choses, et malgré la continuation du projet quelques temps encore, il devenait de plus en plus clair que le projet R40 avait du plomb dans l’aile. Finalement, Renault se fit une raison, rangea au placard cette grande berline statutaire, et mit en production en Argentine une berline moins ambitieuse, mais moins coûteuse à produire comme à vendre, la R18. La R40 ne verra jamais le jour !


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