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Hyundai Coupe/Tiburon/Tuscani RD : pour une poignée de cacahuètes
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 24 févr. 2017Rome ne s’est pas faite en un jour, et si aujourd’hui les marques coréennes sont devenues de sérieux challengers, il a fallu passer par de longues années d’apprentissage et de tentatives plus ou moins réussies. Pourtant, dès les années 90, les constructeurs coréens, et particulièrement Hyundai et Kia ont commencé à prendre des parts de marché à l’international grâce à des produits dégageant certes moins de sex-appeal, mais pouvant prétendre à séduire une clientèle désireuse d’en avoir pour son argent : un look différent, du sérieux dans la fabrication et un tarif canon ! C’est le cas de ce coupé présenté en 1996 par Hyundai sous les appellations variées de Coupe (en Europe et au Moyen Orient), Tiburon (essentiellement dans les pays anglophones) ou bien Tuscani en Corée du Sud (type RD).
Oui, je sais, je vous vois rire devant la ligne passée de mode de ce Coupe. Mais à l’époque, c’était pas si mal. Le Coupe remplaçait un insipide S Coupe (souvent appelé Scoupe) produit de 1988 à 1995 et doté d’une ligne d’une banalité affligeante. A l’époque encore, le petit coupé d’allure sportive était à la mode : rappelez-vous les Opel Tigra 1ère génération, Ford Puma ou bien Nissan 100NX.
Avoir ce genre de modèle dans sa gamme sonnait donc comme une évidence, et à l’heure de remplacer le S Coupe, on s’inspira du concept car HCD-II de 1993 aux tendances rondouillardes en vogue dans les années 90. Trois années après, en 1996, la copie était édulcorée, et pour tout dire moins réussie, mais restait pourtant dans la tendance du moment. C’était rond, tout mou, pas forcément laid mais pas vraiment beau non plus. Mais il faut croire qu’il existait des clients adeptes de ce look.
Sous le capot, deux propositions moteurs : un 1.6 de 114 chevaux, et un 2.0 de 139 ch. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais pas ridicule non plus, surtout en 2 litres. Et puis, cerise « sous » le gâteau, Hyundai a soigné les trains-roulants et les suspensions en faisant appel à Porsche. Un consultant de luxe opportunément révélé par le magazine allemand Auto Motor und Sport. Une fuite qui arrangeait bien les coréens, de là à dire qu’elle fut orchestrée ?
La Tiburon Cabriolet présentée en 1997 ne verra jamais le jourLe Coupe fait acte de présence en France, mais trouve une certaine clientèle sous son nom de Tiburon en Angleterre et bien entendu aux Etats-Unis. Là-bas, les acheteurs sont paradoxalement moins chauvins qu’en Europe : pourvu que le produit tienne sa promesse, pourquoi ne pas acheter coréen ? Alors Hyundai va réfléchir en 1997 à une version cabriolet, destinée à un pays friand de capotes (en toile of course). Malheureusement, ce modèle restera un « show car » et n’atteindra jamais les concessions. Dommage car sa ligne me semble un peu plus réussie que celle du coupé, lui enlevant un peu de cette mollesse originelle.
La RD 2, lancée en 1999, s’offre un peu plus de caractèreSans doute conscients du manque de sportivité visuelle de ce modèle RD, les designers de chez Hyundai vont proposer une deuxième version, dite RD 2, en 1999. Au programme, un restylage de la face avant, de l’arrière (et un peu de l’intérieur) histoire de donner un peu plus de caractère et d’agressivité à la voiture. Adieu les phares en forme d’amande, place à des doubles feux ronds. Le pare-choc est lui aussi retravaillé. A l’arrière, c’est pareil : on change les feux pour donner un coup de jeune, et préparer l’arrivée du successeur, le Coupe type GK, qui apparaîtra en 2001, avec un style beaucoup plus réussi.
Impossible de savoir combien de Coupe/Tiburon/Tuscani RD ont été construits entre 1996 et 2001, mais ce coupé n’est pas rare, preuve qu’il s’est relativement bien vendu. Aujourd’hui, il est encore et toujours dans le ventre mou de l’occasion, et on peut se l’offrir pour une poignée de cacahuètes. Bien entendu, il ne sera pas le clou de votre collection, mais pourrait être une bonne monture pour jeunes permis : une idéale première voiture bien décalée, avec tout de même un peu de chevaux et une bonne tenue de route. Soit vos enfants l’adoreront, soit il vous maudiront, de toute façon ils ne seront pas indifférents.