Fiat 850 City Taxi : 15 brevets pour un taxi
Le Currus Cityrama d’hier (lire aussi : Currus Cityrama) m’a donné des envies de balades citadines, et m’a rappelé combien, dans les années 60, la question du transport urbain turlupinait les constructeurs automobiles ou de poids-lourds. Aussi, pour ce samedi ensoleillé, j’ai décidé de vous parler d’un petit prototype dont tout le monde – ou presque – a oublié l’existence : la Fiat 850 City Taxi.
En cette fin des années 60, dans une Italie urbaine où la circulation est difficile, particulièrement dans les petites rues romaines ou napolitaines, la toute puissante Fiat réfléchit donc à proposer un petit Taxi qui pourrait transporter 3 passagers et leurs bagages dans un minimum d’encombrement. Cela tombe bien, Fiat a dans sa gamme une petite voiture à moteur arrière, la 850, qui pourrait bien servir de base à ce projet de « nouvelle mobilité ».
La vénérable maison italienne va donc faire appel au designer indépendant Pio Manzu qui va, en collaboration avec le centre de style de Turin, proposer cette étonnante carrosserie qui semble hésiter entre modernisme (c’est très « carré ») et passé (ces phares tout ronds qui lui donnent un air ébahi).
Les solutions trouvées par Manzu vont être nombreuses (15 brevets rien que pour cette voiture). Au chapitre des incongruités, une asymétrie novatrice : à gauche, la porte du conducteur s’ouvre normalement, tandis qu’à droite, la porte est plus large et coulissante, pour faciliter l’accès aux sièges passagers arrière. Avec un moteur arrière, et un capot avant si plongeant, pas facile d’imaginer les bagages ailleurs que dans l’habitacle. Pour y remédier, point de siège côté droit, mais un emplacement pour les valises que la large porte coulissante permet de contourner malgré tout.
Sa carrosserie monovolume est elle aussi en avance sur son temps, même si la 600 Multipla en avait déjà fait l’expérience. L’équipement est assez complet pour un petit taxi, avec notamment un système de radio téléphone ingénieux, avec micro intégré au pare-soleil : un avant goût de téléphonie sans fil et « blue tooth » actuel. L’espace à bord a déjà un côté « modulable », avec 3 places assises à l’arrière, sans compter un petit strapontin pour un 4ème passager s’il n’y a pas de valise, of course. L’accès au petit coffre avant est aussi faisable de l’intérieur comme de l’extérieur. Comble du luxe, la voiture dispose d’un petit téléviseur intégré…
Vous l’avez compris, la City-Taxi était en avance sur son temps mais n’aura jamais de déclinaison « de série ». Allez savoir pourquoi, malgré l’ingéniosité des solutions proposées, la Fiat ne se décidera pas à la produire en série et restera un prototype unique. Les taxis italiens étaient-ils prêts à rouler dans une aussi petite voiture ? Pas sûr.