Brasinca 4200 GT : la première GT brésilienne aurait inspiré Jensen
C’est en préparant l’article sur la Jensen Interceptor (lire aussi : Jensen Interceptor) que j’ai redécouvert une petite marque brésilienne méconnue, Brasinca. Cette société avait été créée en 1949 à Sao Caetano, et produisait jusqu’alors des carrosseries de camions ou d’autobus, et devint en 1964 le premier constructeur automobile indépendant brésilien.
Mais revenons un peu en arrière. En 1958, la filiale brésilienne du fabricant de Jeeps Willys, Willys-Overland do Brasil, commence la fabrication de la Renault Dauphine au Brésil, sortant de la monoculture du 4×4. Au début des années 60, la firme désire se lancer sur le marché de la voiture sportive et fait réaliser un prototype par l’ingénieur catalan Rigobert Soler Gisbert. Willys Overland produit déjà l’Alpine A108 sous le nom d’Interlagos (lire aussi : Interlagos) et voudrait élargir sa gamme sportive avec un coupé plus gros. Nom de code du projet : Capeta.
Le prototype sera présenté au Salon de Sao Paulo de 1964, mais entre temps, Willys aura abandonné l’idée. C’est donc la société Brasinca qui récupérera le bébé, renommant le prototype Uiraparu. Dans la foulée, la version définitive est lancée, sous le nom commercial de 4200 GT. S’il s’agit de la première voiture fabriquée par un constructeur indépendant, elle a le cœur américain, puisqu’elle dispose d’un 6 cylindres en ligne d’origine Chevrolet, de 4,2 litres et 155 chevaux.
Pour l’époque, et pour le Brésil, il s’agit d’une véritable sportive, aux performances « hors du commun ». Fabriquée à la main dans les locaux de Brasinca, la 4200 GT coûtait extrêmement cher dans un Brésil au marché automobile réduit. Entre 1964 et 1967, il ne s’en construisit que 76 exemplaires.
Une STVPourtant, Brasinca tenta beaucoup pour relancer l’intérêt de son élégant coupé : proposition de moteurs plus puissants (4200 GT S de 171 ch, puis GT SS de 177 ch), restylage en 1966 avec des phares rectangulaires sous le nom de coupé STV, réalisation d’une version cabriolet (seulement 3 exemplaires produits), présentation d’une version break de chasse destinée à la Police sous le nom de Gaviao resté sans suite.
Une GaviaoPeine perdue, les ventes ne décolleront jamais et Brasinca jette l’éponge en 1967, préférant se concentrer sur la réalisation de carrosseries, notamment en collaboration avec Volkswagen do Brasil. Malgré sa faible production, la 4200 GT garde une image relativement forte au Brésil. D’une part parce qu’elle fut la première GT brésilienne, et ensuite parce qu’elle fut au cœur d’une polémique : et si Touring s’était inspiré d’elle pour dessiner la Jensen Interceptor ? C’est ce que certains disent en tout cas.
Je vous propose donc un petit reportage de la télévision brésilienne, comparant la Brasinca à la Jensen, et je vous laisse juge :