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Aston Martin DB4 Zagato Sanction 2 : les légendes ne meurent jamais

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 13/06/2019

Aston Martin s’apprête à dévoiler aux 24 heures du Mans la première DB4 Zagato Continuation. Cette dernière sera produite à 19 exemplaires (comme la DB4 Zagato d’origine) et vendue en lot avec la DBS GT Zagato. Ce n’est cependant pas la première fois que la firme anglaise fait revivre ce modèle puisqu’en 1991, elle avait déjà réalisé une série de 4 exemplaires de cette mythique GT sous le nom de DB4 Zagato Sanction 2. Voici l’histoire de cette réplique officielle.

Retour dans les années 80, plus précisément en 1987. Alors que Ford s’apprête à prendre le contrôle de la petite firme encore installée à Newport Pagnell, Victor Gauntlett et Peter Livanos, co-présidents, s’aperçoivent que le marché du véhicule de collection explose et notamment celui des anciennes Aston. Parmi les modèles les plus recherchés (et les plus chers), on trouve bien évidemment la rare DB4 Zagato lancée en 1961, première collaboration avec le carrossier italien. Leur vient alors une idée qui semble banale aujourd’hui mais qui s’avère révolutionnaire à l’époque : pourquoi ne pas reconstruire d’authentiques Zagato ?

Faire renaître le mythe DB4 Zagato

Les deux compères tiennent l’idée du siècle. Après avoir obtenu l’accord de Zagato, une condition sine qua non, Aston Martin s’adresse à un spécialiste de la marque, Richard Williams, désormais responsable du projet Sanction 2. Sanction ? En anglais, cela signifie “accord”, ou “consentement”, une façon de montrer que ces 4 DB4 Zagato n’étaient pas des répliques, mais des modèles officiellement approuvés par la marque. Le projet prend cependant du retard, notamment parce que Williams doit produire durant l’année 1989 les 4 exemplaires de l’Aston Martin AMR1 destinés aux courses d’endurance. La production des Sanction 2 ne commence véritablement que fin 1989.

Dans les ateliers de RSW (l’entreprise de Williams), 4 châssis sont d’abord fabriqués sur le modèle des DB4 Zagato d’antan, mais renforcés pour une meilleure rigidité. Ils sont ensuite envoyés en Italie pour recevoir leur carrosserie. Ce n’est pas Zagato qui s’en charge, mais un ancien de la maison, Mario Galbiatti. Pour s’assurer de la parfaite réalisation du travail, Richard Williams envoie en Italie son propre exemplaire de DB4 Zagato pour servir de gabarit.

Une « GTZ » un peu différente

Les voitures sont ensuite renvoyées en Angleterre pour y recevoir leurs mécaniques. Il s’agit du même 6 cylindres en ligne qu’à l’origine, mais réalésé à 4,2 litres (contre 3,7 litres au départ). La puissance passe alors de 314 à 352 chevaux. Si les Sanction 2 ressemblent comme deux gouttes d’eau à leur modèle, quelques différences existent : outre le châssis renforcé, les suspensions avant et arrière sont légèrement modernisées pour une meilleure tenue de route. Elles reçoivent, en outre, des pneus plus modernes, et une calandre légèrement plus petite.

Les Sanction 2 sont présentées le 22 juillet 1991, en retard d’un an sur le calendrier puisqu’elles devaient officiellement fêter les 30 ans du modèle. Heureusement, elles étaient déjà toutes pré-vendues, à un tarif délirant à l’époque de 750 000 livres. L’aventure ne s’arrête pourtant pas là. Il reste dans les ateliers de RSW à Cobham de quoi réaliser deux voitures supplémentaires. Richard Williams obtient l’autorisation de la marque désormais sous le contrôle du géant américain Ford de réaliser deux Sanction supplémentaires. Ce projet mettra pourtant quelques années à se réaliser, sur la base de deux DB4 GT à restaurer. Les deux DB4 Zagato surnommées Sanction 3 sortiront des ateliers en 2000. Dès lors, Zagato refusera toute production de nouvelles DB4, jusqu’à aujourd’hui et les 19 exemplaires de la Continuation.

Aujourd’hui, il est difficile d’établir réellement la valeur des Sanction 2 ou 3 tant les transactions sont rares. En février 2018, lors d’une vente organisée par Bonhams, le 4ème exemplaire s’était vendu 1,5 million d’euros, tandis qu’une authentique DB4 Zagato, elle, fut vendue 11,5 millions d’euros en juillet de la même année. Pour s’acheter le duo DB4 Zagato Continuation / DBS GT Zagato, comptez tout de même 6,7 millions d’euros. Autant dire qu’une Sanction 2 peut s’avérer une bonne affaire.

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