SPORTCARS
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COUPÉ
POLOGNE

Arrinera Hussarya GT : la supercar polonaise

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 17/08/2017

La première fois que j’ai vu ces photos de l’Arrinera Hussarya GT, dans sa livrée « azur », j’ai tout de suite repensé à mon service militaire. Brave Maréchal des Logis, j’oeuvrais à la communication du 2ème régiment de Hussards, dont les couleurs étaient identiques. Joli clin d’oeil bien que mon régiment descendent de hussards hongrois et non polonais. Toujours est-il que j’avais envie depuis longtemps de vous parler de cette drôle de GT venue de l’Est.

En matière d’automobile, on ne pense pas forcément à l’Europe de l’Est, tant pour les voitures classiques que pour les supercars, et encore moins à la Pologne. En Tchécoslovaquie encore unie, au début des années 90, MTX avait déjà développé une Supertatra dotée du V8 de la célèbre marque tchèque (lire aussi : MTX SuperTatra V8). En RDA, Melkus s’était fait connaître avec un petit coupé sportif dénommé RS1000 (lire aussi : Melkus RS1000) dans les années 70, une proposition modernisée dans les années 2000 avec la RS2000 (lire aussi : Melkus RS2000). Reste aujourd’hui le concepteur de voitures électriques de sport Rimac, en Croatie, mais force est de constater que le « sport automobile » n’a jamais vraiment pris au delà de l’ex rideau de fer, malgré la libéralisation des marchés.

Alors forcément, lorsqu’en 2008 Piotr (cela ne s’invente pas, et me fait penser à ce pauvre Szut qui pourtant, lui est estonien) Frankowski annonce l’arrive d’une supercar polonaise, personne n’y croit. Surtout qu’il faudra attendre 2011 pour voir arriver des esquisses, puis un prototype. Un prototypes présenté aux actionnaires du projet, mais qui fera polémique : on accusera la jeune société Arrinera de tenter un coup financier, en présentant un modèle du tuner polonais Bojan, El Toro (une réplique de la Murcielago), camouflée en nouvelle supercar. Le journaliste à l’origine de l’affaire perdra son procès, mais déjà la jeune société était touchée par un scandale.

Peu importe finalement… En 2012, Arrinera annonce le lancement d’une série spéciale « de lancement », limitée à 33 exemplaires et opportunément appelée « Series 33 ». De report en retard, la fameuse n’arrivera pas avant… 2017, sous une nouvelle forme dénommée GT, et destinée aux gentlemen drivers. Pour 220 000 euros (+ 65 000 euros de pièces, un package obligatoire), vous pouvez donc posséder ce bolide de course, ce hussard de la piste, la Hussarya GT !

Au menu, un look torturé, certes, mais relativement moderne, et plutôt intéressant (même si bon, c’est pas très original), un aileron pelle à tarte (ou presque), et un moteur de Corvette V8 LS3 de 6,2 litres annoncé à 800 chevaux ! Mazette ! De quoi atteindre (enfin, on suppose) les 350 km/h et faire le 0 à 100 en 3 secondes pile !

Après avoir fait courir la voiture en 2016, Frankowski assure qu’en 2017, des commandes fermes ont été passées. Pour vendre la voiture, il s’appuie sur l’expérience technique d’Anthony Reid (ex-pilote écossais) mais aussi sur l’aide du bien connu Lee Noble. Une voiture qu’on veut bien née, puissante, avec une mécanique éprouvée.

On pourrait croire à mon ton sarcastique que je n’y crois pas : détrompez-vous, j’admire ceux qui se lancent, qui osent, et qui persévèrent malgré les difficultés, et les rumeurs aussi. J’attends de voir évidemment, car après tant d’histoires de voitures ratées, mortes nées, ou invendables racontées ici, il est difficile de ne pas être dubitatif. Mais comme on dit, il faut « laisser sa chance au produit » !

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