AEC Routemaster : le légendaire bus londonnien
Les idées de sujet viennent parfois comme cela, par hasard. J’ai une liste longue comme le bras, mais je trouve toujours le moyen de m’en rajouter, et de vous offrir une lecture étonnante pour le week end. Aujourd’hui, c’est la publication d’une vidéo Lego sur Facebook (cf en fin d’article) qui m’a donné l’idée de vous parler du célèbre bus AEC Routemaster.
Oui, je l’avoue, même les bus m’intéresse… Je m’étais déjà penché rapidement sur l’autobus de mon enfance, le fameux « Standard 11 mètres » de la RATP, construit par Berliet et Saviem (le SC10, lire aussi : Berliet et Saviem SC10 Standard 11 mètres), mais il faut bien l’admettre : les bus de la RATP n’ont jamais eu l’aura des bus londonniens devenus symboles d’une ville aussi sûrement que London bridge ou Big Ben.
Un Routemaster destiné à la British European Airways, qui se distingue par une face avant spécifique, et une porte… à l’avant !Avec une mère anglophile et prof d’anglais, vous imaginez bien que parmi mes petites voitures figurait en bonne place des versions miniatures du Routemaster, souvenirs de la perfide Albion rapportés de voyages multiples. Ensuite, mes nombreux passages à Londres me l’ont fait apprécié autrement qu’en jouant dans l’herbe avec: un petit côté décalé, avec cet « impériale » qui lui donnait tout son charme.
Un Routemaster dans la circulation, direction Marble Arch (en haut) et un des protos de 1956 (en bas), direction Crystal Palace (ça parlera aux fans de foot).Le Routemaster n’a pourtant pas eut le succès commercial qu’on imagine. Malgré son côté iconique, seuls 2876 exemplaires seront fabriqués entre 1956 et 1968 par AEC et sa filiale Park Royal Vehicle (PRV, mais sans rapport avec le V6 éponyme). La majeure partie de ces Routemaster seront destinés au London Transport (du moins neufs, car beaucoup vivront une seconde vie ailleurs), seuls quelques exemplaires trouveront preneurs neufs chez Northern General Transport Company (51 unités) ou chez British European Airways (65).
Ce qui fait la légende du Routemaster, c’est son lien intime avec Londres, d’une part, et son exceptionnelle longévité d’autre part: le dernier sera retiré du service actif en 2005, et encore aujourd’hui, une ligne « historique », la 15, utilise encore ces antiques bus (jusqu’en 2008, il y avait encore une autre ligne historique, la 9).
Des Routemasters destinés aux Green LinesLe Routemaster utilisait des 6 cylindres en ligne diesel AEC (9.6 ou 11.3 litres) ou Leyland (9.8 litres) pour une puissance proche des 115 ch (moteur à l’avant, « of course). La majorité sont des versions courtes dites « RM » avec « plateau » et entrée par l’arrière (2123 exemplaires) mais il existait aussi des versions « longues » (RML, 524 exemplaires). Il existe des versions plus confortables (grâce à un travail sur les suspensions) courtes (RMC, 69 ex) ou longues (RCL, 43 ex) destinées aux « Green Lines », en gros, des bus de banlieue ! Les versions destinées à la Northern ou British European Airways disposaient quand à elle de portes à l’avant ! 1 unique prototype avec porte à l’avant et moteur à l’arrière (nom de code FRM) fut aussi testé, sans succès.
Sa couleur rouge, sa silhouette « double decker » inimitable, son bruit particulier, le tandem qu’il formait avec les blackcabs FX4 (lire aussi : Le retour du Blackcab ), tout contribuait à faire aimer le Routemaster, et à dépayser les froggies que nous étions. Les londonniens y étaient tellement attachés que Boris Johnson, alors maire de Londres, lança un concours pour une version « moderne » du fameux bus rouge.
Le New Routemaster, produit par Wright BusDeux lauréats se partagèrent la prime de 25 000 £ : Capoco Design d’une part, et Fosters & Partners, associés à Aston Martin (vous avez bien lu). Sur la base de ces deux propositions, Wright Bus lançait en 2012 un New Routemaster qui désormais peuple les rues de Londres en lieu et place du légendaire Routemaster, dès lors uniquement disponible en occasion ou bien … en Lego !