5 voitures devenues célèbres grâce aux séries TV
Notre culture automobile se forge de nombreuses manières, mais il faut bien l’admettre : la télévision a parfois été essentielle dans sa construction. Grâce au petit écran, certains voitures sont devenues célèbres, désirables ou risibles, c’est selon. Voici donc 5 voitures devenues célèbres grâce aux séries télé qui pourraient sans problème trouver place dans votre collection.
Peugeot 403 (Colombo)
Encore aujourd’hui, en surfant sur la TNT, il est possible de tomber sur une sempiternelle rediffusion d’une enquête de l’inspecteur Columbo incarné par Peter Falk. Columbo est lancé en 1968 avec un téléfilm unique, puis décliné à partir de 1971 en série (le 1er épisode de cette 1ère saison sera même réalisée par un certain Steven Spielberg). Si le héros central reste ce drôle d’inspecteur, deux protagonistes jouent un rôle important et récurrent tout au long des épisodes : Madame Columbo, que l’on ne voit jamais, et la Peugeot 403 Cabriolet de l’inénarrable policier têtu et perspicace.
La présence de cette voiture française dans une série américaine peut surprendre, surtout quand l’on sait que la 403 Cabriolet n’a jamais été importée aux Etats-Unis. C’est à l’initiative de Peter Falk qu’on doit le choix de cette voiture française. Il cherchait un véhicule à l’image du personnage, un peu défraîchi (on sent la capote du même acabit que l’imperméable de l’inspecteur), un peu vieilli et particulièrement décalé dans ce monde californien des années 70. Selon Jean-Michel Normand, du journal Le Monde, Peter Falk rencontra par hasard le bien connu Roger Pierre en vacances avec sa femme aux Etats-Unis. Il y était venu avec sa voiture personnelle, une 403 Cabriolet donc.
La légende raconte qu’il aurait fait racheter par la production le véhicule de l’acteur et humoriste français. Par la suite, d’autres 403 servirent aux tournages mais il s’agissait de berlines re-carrossées. Toujours est-il que désormais, même en France, cette voiture est devenue la voiture de Columbo, exaspérant les collectionneurs et pendant un temps Peugeot. La marque finira par se servir de cette image, l’utilisant même dans une publicité.
Ne croyez-pas qu’une 403 Cabriolet sera accessible à toutes les bourses. Produite à 2 050 exemplaires entre 1957 et 1961, elle est particulièrement rare et sa cote tourne aux alentours de 72 000 euros selon LVA.
Ford Gran Torino (Starsky and Hutch)
Voilà sans doute l’américaine qui aura le plus impressionné les petits français dans les années 80. La Ford Gran Torino n’est pas une sportive mais la magie de la télévision conjuguée à une peinture rouge et blanche (“stripped tomatoe” comme l’avait surnommée Paul Michael Glaser) la rendirent plus désirable qu’elle ne l’était en réalité. C’est un peu par hasard que Starsky et son co-équipier Hutch se retrouvèrent au volant d’une telle voiture : le département “prêt de voiture / promo TV” de Ford en avait deux en stock, de couleur rouge, et les prêta pour le tournage du pilote. Glaser détestait pourtant cette voiture mais l’idée géniale des bandes latérales blanches la rendit rapidement iconique. Starsky et Hutch se retrouvèrent condamnés à la Gran Torino.
A l’origine, la Gran Torino du duo d’inspecteurs était équipée d’un V8 351 Windsor (5.8 litres) de 140 chevaux mais, rapidement, la production installa différents moteurs plus puissants afin d’améliorer l’impression d’accélération de la voiture. On doubla aussi le bruit du moteur pour accentuer encore la sportivité de cette voiture pourtant banale à l’époque. Grâce à ces quelques artifices, toute une génération de bambins rêva de la Gran Torino. Des adultes aussi puisque Ford sortira en 1976 une réplique en série limitée : 1 305 exemplaires au nom de code PS122.
Il existe aujourd’hui un nombre incalculable de répliques “faites maison” : la collection d’une Gran Torino s’explique essentiellement par Starsky et Hutch. Une Gran Torino V8 Coupé sport se négocie aux alentours de 6 000 euros selon LVA mais prend de la valeur avec une belle peinture “stripped tomatoe”. Le graal sera évidemment de trouver une vraie PS122.
Firebird Transam Pontiac (K2000)
Encore une américaine, normal puisque le gros de la production de téléfilms “marquants” dans les années 70 et 80 venait des USA. La série télévisée K2000 (“Knight Rider” en VO) mettait en scène un drôle de duo, Michael Knight et KITT (Knight Industries Two Thousand), une voiture dotée d’une intelligence artificielle et de performances époustouflantes (grâce à des images accélérées).
A partir de 1986, la France découvrait David Hasselhoff dans le rôle de Michael Knight, et la Pontiac Firebird Transam de 1982 dans celui de KITT. Si le look futuriste (bien qu’un peu modifié pour la série, notamment à l’avant) de la Transam se prêtait bien à l’idée d’une voiture de haute technologie, puissante et ultra-rapide, la réalité était bien différente : l’offre moteur de la Firebird allait d’un 4 cylindres de 90 ch jusqu’au V8 5 litres CFI de 175 ch, en passant par un V6 de 112 ch. On est loin de ce que laisse imaginer KITT à l’écran, capable (selon ses concepteurs) d’un 0 à 100 km/h en 2 secondes seulement.
La Pontiac Firebird est typique des “sportives” américaines des années 80 : après deux crises pétrolières, les moteurs avaient été revus à la baisse, tandis qu’on misait sur une ligne aérodynamique plus travaillée. Sans modification particulière, une Firebird Transam V8 cote 8 500 euros en 2018 (selon LVA). Transformée en KITT, elle aura alors la valeur que vous lui accorderez. L’animateur Vincent Perrot en possédait une réplique, dotée du fameux intérieur “futuriste” bardé d’écrans, de boutons et du fameux petit volant.
Ferrari 308 GTS (Magnum)
Il s’agit ici d’un double mythe : c’est une Ferrari d’une part, et c’est celle que conduisait Magnum d’autre part, deux raisons suffisantes pour la collectionner, sans même parler de sa ligne à couper le souffle, typique des berlinettes Ferrari des années 70 jusqu’à la fin des années 80.
A l’origine, les producteurs de la série (Magnum PI) envisageaient d’utiliser une Porsche 928 qui, avouons-le, possède bien moins de charme que la 308. Or, la grande taille de l’acteur Tom Selleck aurait obligé des modifications comme la réalisation d’un large toit ouvrant, ce que refusait Porsche. On lui préféra donc un modèle naturellement doué pour les prises de vue en hauteur : une GTS, soit la version targa de la Ferrari 308.
La Ferrari 308 GTS est équipée (comme son nom l’indique) d’un V8 de 3.0 litres développant 240 chevaux. La GTS n’est pas rare (3 219 exemplaires sans compter 1 743 GTSi ainsi que 3 042 GTS QV), mais trouver un exemplaire issu de la série devient beaucoup plus compliqué. Une GTS “normale” cote selon LVA (2018) entre 85 000 et 100 000 euros, en revanche, une “vraie” Ferrari utilisée par la production coûtera bien plus cher. En janvier 2017, un exemplaire de la 4ème saison fut adjugée à 170 711 euros (Bonhams).
Mercedes R107 (Pour l’Amour du risque)
La Mercedes R107 fut aux Etats-Unis le symbole de la réussite au point que nombre de séries l’utilisèrent pour leurs personnages “successfull” : Rick, l’ami de Magnum gérant le Kin Kamehameha Club, Bobby Ewing dans Dallas, ou bien Jonathan et Jennifer Hart dans “Pour l’Amour du Risque” (Hart to Hart en VO).
Cette série diffusée à partir de 1982 sur TF1 en France (mais datant de 1979 aux USA) met en scène un couple de milliardaires régulièrement mêlés à des enquêtes criminels. Symboles du glamour et de l’Amérique capitaliste, Jonathan Hart (joué par Robert Wagner) dirige Hart Industries tandis que sa femme Jennifer (Stéphanie Powers) campe une journaliste indépendante. Comme tout milliardaire qui se respecte, ils possèdent un certain nombre d’automobile : Aston Martin V8 Volante, Mercedes W123, Ferrari 246 GTS, Rolls Royce Corniche mais aussi surtout la fameuse R107.
Lors des deux premières saisons, le couple utilisait une 450 SL remplacée à partir de la troisième saison par une 380 SL. Les deux milliardaires aiment les couleurs de l’époque, puisque leur Mercedes dispose d’une peinture jaune virant parfois moutarde du plus bel effet.
Pour ressembler à Jonathan et Jennifer Hart, il vous faudra vous aussi disposer d’un solide portefeuille : selon LVA, une 450 SL R107 cote aux alentours de 45 000 euros (2018). Le plus dur sera d’en trouver une version américaine, pour plus de réalisme, et surtout avec cette teinte jaune si particulière.