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ZIL 41044 : le fleuron de la gamme soviétique

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 17/08/2014

En URSS, dans les années 80, le marketing on connaît pas. C’est même anti-patriotique ! En revanche, en terme de propagande, on s’y connaît, et pour masquer le début de déconfiture face à l’écrasante domination technologique de l’Occident, on continue de défiler, au pas, uniformes impeccables et missiles braqués. En tête de cortège, le fleuron de l’industrie automobile soviétique, la ZIL 41044.

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Oui je sais, avec ce nom à 5 chiffres, on est loin des appellations occidentales évocatrices, sensées provoquer la vente. En URSS, j’irais pas jusqu’à dire s’en tape le coquillard, mais c’est tout comme. D’ailleurs, ZIL n’est absolument pas une marque grand public, et n’a personne à séduire (en terme de vente), juste à gonfler l’orgueil des soviétiques et prouvant qu’on pouvait faire aussi bien que Cadillac en Russie.

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La ZIL 115 (type 4104, nom qu’elle reprendra après 1985) est une solide limousine destinée aux instances dirigeantes de cette URSS vacillante. Avec elle, le design est carré, presque militaire, tout en s’inspirant des limousines US. En URSS, on a jamais vraiment su créer son propre style, s’adaptant à celui déjà existant (Lada sur base Fiat), ou copiant l’ennemi (forcément américain) comme avec la ZIL. D’ailleurs, quand il s’agit de trouver un véhicule d’apparat pour les (nombreux) défilés militaires et commémoratifs, on décidera de s’attaquer à la 115, pour en créer un dérivé à chassis raccourci, deux portes, et d’énormes sièges.

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Etonnant, car à l’époque il existe dans un pays « frère », la Tchécoslovaquie, une berline originale et innovante déclinée en Landaulet, la Tatra 613 (lire aussi : Tatra 613). Mais l’URSS est trop fière, et malgré des finances exsangues dues à la guerre technologique lancée par Reagan, elle demande à ZIL de produire un dérivé « convertible » de sa limousine 4104.

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Comme la 4104, la 41044 dispose d’un V8 de 7,6 litres (oui monsieur) développant tout de même 315 chevaux, et permettant (théoriquement) d’atteindre 200 km/h. Nul n’est vraiment capable de dire à combien d’exemplaires elle fut fabriquée entre 1984 et 1985. Sans doute une dizaine, tout au plus. Elle paraît bien démodée désormais, mais conserve ce petit charme soviétique, et une ligne pas si ratée que cela (il suffit de regarder la ligne d’une Rolls Royce Camargue contemporaine pour se dire qu’elle n’est pas si mal).

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Aussi, si vous en croisez une (il doit bien y avoir un équivalent du Bon Coin en Russie), sautez sur l’occasion. Il y en a qui traînent chez des particuliers, rachetées au moment de la chute de l’URSS. Difficile de dire si un tel engin peut-être homologué en France, mais pour l’Histoire avec un grand H, cette auto mérite d’être collectionnée !


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