Wood & Pickett Sheer Rover : le Range en folie !
Non, il ne s’agit pas d’un article sur la star du Rythm’n blues Wilson Picket, mais bien sur le spécialiste anglais du bespoke Wood & Pickett, né de l’association en 1947 de Bill Wood et Les Pickett. La petite firme d’Epsom s’est surtout fait connaître dans les années 60 en proposant à la clientèle huppée du Swinging London de rouler en Mini tout en restant « upper class ». La Margrave (le nouveau nom de cette Mini transfigurée) offrait tout un tas de raffinements susceptibles de distinguer son propriétaire subtilement !
Pourtant, ce sont les années 80 et un tout autre modèle « customisé » par la petite firme anglaise qui m’a fait connaître Wood & Pickett : le Sheer Rover (apparu en 1983). Partant d’une base d’une toute autre échelle que la Mini, Wood & Picket vont proposer à une clientèle cette fois-ci plus « moyen-orientale » toute une gamme dérivée du Ranger Rover qu’on nomme aujourd’hui Classic.
Wood & Pickett Aintree Sheer RoverNon vraiment, il n’y a que les anglais pour faire cela : le Range était déjà un beau bébé, mais transformé par Wood & Pickett, il pouvait se transformer en monstre à 6 roues, en limousines 6 portes, ou en cabriolet, devenir le summum du luxe et le comble du mauvais goût (notamment avec les calandres « spécifiques »). Si aujourd’hui Wood & Pickett s’est recentré sur la restauration et les transformations des Minis, d’autres font perdurer la tradition du bespoke sur base Range Rover, comme Overfinch, sans pour autant modifier autant la carrosserie (lire aussi : Overfinch).
le Sheer Rover Ascot, avec sa hauteur de toit supérieure (et son réservoir d’eau douce)La gamme Sheer Rover commence avec une transformation plutôt banale, dénommée Aintree : il s’agit tout bêtement d’une version pick-up du Range, destinée à un usage professionnel, policier ou militaire. Ce premier pas dans le monde Wood & Pickett reste somme toute très sage. Avec l’Ascot, on entre dans un autre domaine : celui du luxe et de la distinction. L’empattement et le châssis sont rallongés, tandis que la hauteur de toit permet de se tenir au volant tout en conservant sa coiffe : une version dédiée aux grands de ce monde portant chapeaux ou hauts de forme ! On sent que la clientèle visée roule plutôt dans le désert que dans la campagne anglaise, puisque la capacité du réservoir d’essence est augmentée, et qu’on trouve aussi un réservoir… d’eau !
Le Sheer Rover Goodwood s’avère le plus fréquent des Wood & PickettSans doute la plus désirable des versions Wood & Pickett, la Goodwood se trouve est une version cabriolet du Range, en 2 ou 4 portes, préfigurant l’Evoque Cabriolet présentée récemment ! La capote en toile enlevée permet de circuler cheveux au vent dans l’un des 4×4 les plus en vogue de l’époque, le tout avec le luxe adéquat : cuir de grande qualité, moquette épaisse, mini bar : de quoi partir en goguette et en pique nique dans les bois comme dans le désert. Il s’agit là d’un des plus grands succès de la gamme Sheer Rover !
Le Cheltenham 6, avec ses 6 roues, le plus monstreux des Sheer RoverVient ensuite l’un des plus emblématique Sheer, celui qui nous aura impressionné lorsque petits garçons nous lisions les magazines autos : le Cheltenham 6… qui dispose de 6 roues ! Le Cheltenham 6 inaugure deux nouvelles calandres, l’une grillagée en plastique, l’autre s’inspirant de la Rover SD1 que Wood & Pickett transformait aussi en berline de grand luxe (lire aussi : Rover SD1). Ces deux calandres pouvaient être montées en option sur les autres Sheer, mais aussi sur votre Range Classique.
Le Sheer Newbury Falcon est lui aussi découvrable, non dans une logique de balade, mais bel et bien de chasse : à l’instar du Lamborghini LM002 fabriqué par Salvatore Diomante (lire aussi : Lamborghini LM002 Diomante), Wood & Pickett propose cette version avec 4 sièges surélevés pour la chasse au… faucon, comme son nom l’indique. Pour la chasse, Wood & Pickett proposera aussi le Newmarket Hunter dérivé du Aintree : un pick up de chasse quoi !
L’Epsom, du nom du village ou se trouve l’atelier Wood & Pickett !La petite firme s’attaqua aussi à transformer le Range en de véritables palaces roulant, allant du chic et sobre Harrods jusqu’à l’éxubérant Warwick, ou bien même la version longue Epsom (du nom du village ou se trouvent les ateliers de Wood & Pickett). Le Windsor sera sans doute le plus kitsch de ces drôle de Range, avec son empattement long et ses couleurs dorées du plus pur mauvais goût. Pour cette clientèle fortunée mais toujours un brin mégalo, une version Landaulet sera proposée, ainsi qu’une version limousine 6 portes. Sur ces modèles, on pouvait même installer un circuit de télévision, en plus de tous les raffinements possibles et imaginables (la liste des options était longue comme un bras).
Le Sheer Rover Harrods !Lorsqu’en 1989 l’entreprise sera revendue à un entrepreneur anglais, Mike Bush, l’aventure Sheer Rover s’arrêta, après quelques dizaines d’unités fabriquées. Une tentative de Range Rover P38 transformée fut faite, sans succès (lire aussi : Range Rover P38), et l’entreprise se concentra à nouveau sur les Mini, ce qu’elle fait encore aujourd’hui.
L’intérieur du Harrods, avec sa télévision embarquée !De temps en temps, on voit passer dans les annonces des Wood & Pickett Sheer Rover, surtout en version Goodwood plus courantes que les autres. Pas toujours très cotées (même si elles restent chères), ces versions peuvent être assez intéressantes même si elles sont souvent en conduite à droite. Et finalement, quand on voit qu’une Mini Margrave des années 60 peut atteindre 50 000 euros, pourquoi ne pas se laisser tenter par plus gros et plus original ? Quitte à rouler en 4×4, autant que ce soit avec panache, originalité ou second degré ! A vous de voir !
Le site de Wood & Pickett: http://www.woodandpickett.com