Volvo S90: la suède enfonce le clou !
Volvo avait déjà donné un peu la tendance en 2011 en présentant son concept-car Universe au Salon de Shangaï. Après avoir lancé avec succès sur XC90 (lire aussi : Volvo XC90), la dernière marque suédoise (car peut-on vraiment considérer NEVS comme étant suédoise aujourd’hui?) continue son offensive dans le premium avec la grande berline S90.
Il est rare (mais cela arrive) que je parle de nouveautés avant de les avoir testées, mais je fais des exceptions, notamment pour cette grande Volvo qui me parle d’autant plus que les Saab, c’est fini (pour l’instant). D’une certaine manière, l’héritière de ma Saab 9-5 (lire aussi : La Saab 9-5 Griffin de Boîtier Rouge) c’est sans doute elle, cette S90 qui promet, plus que l’éphémère 9-5 NG qui m’avait pourtant tant séduit (lire aussi : Saab 9-5 NG).
Alors bien sûr, vous connaissez mon penchant pour les suédoises, mais ce n’est pas seulement cela qui me fait apprécier a priori la S90. Basée sur la plate-forme de la XC90, elle en reprend aussi les moteurs (D4 et D5 en diesel, T6 et T8 en essence, tous des 4 cylindres). Et comme la berline semble du même acabit, elle risque de me séduire encore plus que le XC90. Car vous savez moi, les SUV, c’est pas ma tasse de thé, alors réussir à me plaire dans cette configuration, c’était en soi un exploit. Moi mon truc, c’est justement la grande berline, et la S90 est faite pour moi (mais pas pour mon portefeuille!).
Ce qui me plaît dans la démarche de Volvo, c’est d’oser proposer une autre voie dans le domaine du premium, moins axée sur l’ostentation (mais n’est-ce pas très suédois ?), et de tenter d’échapper au diktat allemand. Aux Audi, BMW ou Mercedes toujours plus puissantes, plus agressives, et déclinées à toutes les sauces, Volvo oppose une certaine force tranquille, et n’a pas besoin de montrer les muscles pour être protecteur et séducteur. Volvo a décidé de ne pas se comparer, d’être soi-même, de proposer sa vision des choses sans s’enfermer dans des obligations marketing, et cela me plaît. Pire, cela semble à pas mal de gens dans le monde puisque l’année dernière, la marque de Goteborg a dépassé les 500 000 véhicules, tandis qu’en France, les 15 000 exemplaires ont failli être atteints (l’objectif a été raté à cause, paradoxalement, du succès du XC90 dont la production n’arrive pas à suivre les commandes).
Extérieurement, le style est très épuré, cohérent avec l’offre XC90 (et bientôt avec le reste de la gamme), tout en étant plus réussi à mon sens : les lignes d’une berline seront toujours plus pures que celles d’un SUV, par définition. A l’intérieur, c’est la même chose, avec une recherche de bon goût plus qu’une débauche de luxe. L’image que l’on veut renvoyer avec sa voiture a plus d’importance que l’on ne croît, et la S90, par sa sobriété (tout en gardant beaucoup de personnalité) comme par ses performances, propose une vision moins « parvenue » de l’automobile haut de gamme.
On me rétorquera qu’il manque des gros moteurs à 6 ou 8 cylindres, mais est-ce vraiment la tendance aujourd’hui ? J’avoue prendre du plaisir à rouler en V6 tous les jours, mais un bon 4 cylindres plus puissant et plus économique pourrait aussi bien faire l’affaire. Et qui sait si Volvo, une fois remis durablement sur les rails de la rentabilité et de la croissance comme cela se profile, ne se lancera pas à nouveau dans de plus gros moteurs en revenant pourquoi pas aux 5 cylindres qui lui permettrait d’offrir encore une alternative aux grosses cylindrées allemandes (sans compter la désormais filiale Polestar qui sera sûrement amenée à se développer dans les années à venir).
En tout cas, Volvo prouve sa capacité, depuis le rachat par Geely, à renouveler sa gamme, à augmenter significativement ses ventes, et à se positionner habilement sur un marché générateur de marge ! Vivement la suite !