Volvo S60/V60 Polestar: la cerise sur le gâteau
Lorsque j’étais allé chercher la Volvo XC90 au siège de la marque à Nanterre (lire aussi : Volvo XC90), une V60 Polestar m’avait fait de l’oeil, garée sur le parking, dans sa belle couleur bleue. Attentif à ce qui vient de Suède, je ne pouvais m’empêcher de soutirer des informations au directeur de la com’ qui m’expliqua que Volvo France faisait des tests pour l’instant, sans savoir si l’importation serait à l’ordre du jour prochainement : « rien n’est sûr, tu n’en parle pas ». J’étais invité cette semaine à tester les S60 et V60 Polestar désormais intégrée à la gamme, et j’ai bien regretté de ne pouvoir m’y rendre. Mais ça y est, c’est officiel, Volvo propose des versions survitaminée de sa berline.
Créée en 1996, Polestar s’est spécialisée dès le départ dans la préparation de modèles Volvo de série (Polestar Performance) et dans la course automobile, avec Polestar Racing, évidemment sur des modèles de la marque suédoise. Polestar Racing a notamment fait courir en BTCC les fameuses 850 Super Touring fabriquées chez TWR. En 2015, Volvo, désormais propriété du chinois Geely, rachète Polestar Perfomance, la division « voitures de série », tout en conservant Polestar Racing (devenue Polestar Cyan Racing) comme partenaire privilégié pour l’engagement des Volvo en compétition.
Depuis 2014, Polestar proposait une version vitaminée des S60 et V60, mais ces modèles n’étaient pas disponibles en France. Avec l’intégration de Polestar Perfomance au groupe, c’est désormais une réalité, en France comme dans 47autres pays, pour une production prévue de 1500 exemplaires par an. Avec Polestar, Volvo se dote d’une division « haute performance », à l’instar de BMW avec Motorsport, Audi avec RS, ou Mercedes avec AMG.
Certes, la S60 commence un peu à dater (2010 pour la phase I, 2013 pour la phase II), mais dans sa couleur bleue « rebelle », (mais aussi disponibles en blanc « glace », noir « Onyx ou argent « brillant »), avec ses jantes spécifiques et quelques détails cosmétiques, on peut dire qu’elle a de la gueule. Pour le reste, les S60/V60 Polestar sont plus légère de 24 kg sur l’essieu avant. Bien d’autres choses ont été retravaillées : amortisseurs Polestar Ohlins, direction optimisée, amélioration de la rigidité (montants, ressorts, etc), barre anti-rapprochement avant renforcée en fibre de carbone etc.
Sous le capot, le 4 cylindres Turbo de 2 litres offre désormais 367 chevaux optimisé par Polestar. Le tout accouplé à une transmission intégrale Borg Warner et une boîte auto Geartronic 8 vitesses. Pour stopper la bête, capable du 0 à 100 en 4,7s (4,8s pour le V60), des étriers et disques de freins Brembo. Voilà grosso modo le « catalogue » des nouveautés.
N’ayant pu encore la tester, difficile de savoir si elle arrache autant qu’elle le prétend. Peut-être restera-t-elle en retrait face à ses concurrentes allemandes ? Si c’est le cas, avouons que ce n’est pas très grave, l’essentiel étant d’offrir une alternative alléchante, et enthousiasmante, à ce qui se fait de mieux outre-Rhin. De toute façon, combien d’entre nous sont capables d’aller chercher les limites de ces voitures ?
Depuis la disparition de Saab, je suis un peu orphelin, et j’avoue que la renaissance et les ambitions de Volvo sous la houlette de Geely, que ce soit dans les SUV, les berlines (lire aussi : Volvo S90/V90) et maintenant les sportives, me fait bien plaisir. Mais dès que cela vient de Suède, suis-je objectif ? Non, bien sûr… et pourtant si ! Car il existe une frange non négligeable d’acheteurs potentiels qui désirent se démarquer des standards allemands, et de son design, qui recherchent une autre image de marque, une autre philosophie, et qui seront séduits, comme moi, par des produits différents.
Images : Volvo France