Volvo 340/360 : des suédoises au goût batave
En 1975, le constructeur suédois Volvo rachète le néerlandais DAF. Dans la corbeille de la mariée, il trouve la remplaçante de la DAF 66 qui tombe à pic pour élargir la gamme de Volvo vers le bas à moindre frais. C’est ainsi qu’en février 1976, la Volvo 343 vient prendre sa place dans la gamme en dessous des 240/260, mais au dessus de la Daf 66 (rebaptisée en 1975 Volvo 66) qui reste au catalogue jusqu’en 1980.
La Volvo 343 a de quoi perturber l’amateur de Volvo : si son nom est bien suédois, ses origines sont bataves et son moteur français. On y perd son latin. En 1979 apparaît la 345 (5 portes), et en 1980, les premiers vrais moteurs Volvo (B19) 2 litres de 94 ch. En 1982, la gammes est réorganisée : les 340 (à 3 ou 5 portes), disposent de moteurs Renault (Essence ou Diesel), tandis que les 360 (3, 4 ou 5 portes) reçoivent les moteurs Volvo (B19, puis B200 à partir de 1984, à carbu ou injection).
Lorsque je croisais cette Volvo enfant, je n’en connaissais pas les origines néerlandaises, mais je sentais instinctivement que son histoire n’était pas claire, qu’elle n’était pas une vraie suédoise, un peu comme les secrets de famille qui transpirent malgré le silence. D’ailleurs, les 340/360 sont les mal-aimées de l’histoire Volvo. Pourtant, elle connut un succès relatif puisqu’elle fut fabriquée à près de 1,1 millions d’exemplaires entre 1976 et 1991.
Il faut dire qu’elle se vendit particulièrement bien aux Pays-Bas, quasiment comme une voiture nationale (il s’agit bien d’une DAF, et construite sur le sol national en sus). Elle véhicule cependant une image de papy y compris au pays du Gouda. Pourtant, elle ne manque pas d’intérêt : son look tout d’abord, est assez symptomatique de la fin des années 70 ; son prix ensuite, puisqu’on en trouve quasiment pour une bouchée de pain (400 euros), ce qui permet de tâter du Volvo pour une somme très modique ; enfin sa rareté maintenant puisque malgré une production relativement importante, elle a quasiment disparu de nos routes, victime des primes à la casse et de son manque d’image.
Alors pour quelques centaines d’euros, on peut préserver l’espèce, d’autant qu’elle dispose d’originalités « DAF » comme la boîte automatique « Variomatic ». Alors à ce prix là, faites vous plaisir, sauvez les DAF !