Studebaker Avanti: the "Loewy's touch"
Ceux qui s’intéressent au design ne peuvent que connaître Raymond Loewy. Ce petit français exilé professionnellement aux Etats-Unis a révolutionné, voire tout simplement créer ce que l’on appelle aujourd’hui le « design » justement. Son agence créée dans les années 30 à New York produira l’un des plus célèbres logo de la planète (et pourtant l’un des plus simples) : celui de Lucky Strike (il dessinera aussi des logos pour Shell ou Exxon, ou LU).
Mais Raymond Loewy, s’il gagne sa vie grâce au « dessin industriel » avec sa Compagnie de l’Esthétique Industrielle (en France) et Raymond Loewy Associates (à New York), est un passionné d’automobiles et n’hésite pas à re-carrosser ses modèles personnels. Dès 1947, il dessine la nouvelle gamme Studebaker. D’ailleurs, au début des années 60, Sherwood Egbert, le PDG de la « Stude » fait appel à lui pour créer un nouveau modèle destiné tout simplement à sauver la firme américaine. En un temps records, Loewy va dessiner une voiture, l’Avanti (on parle de 40 jours). Avant-gardiste et originale, l’Avanti fera sensation, mais sa carrosserie en polyester et fibre de verre compliquée à industrialiser ralentira son lancement.
La voiture de la dernière chance pour Studebaker n’évitera pas la fin du constructeur, qui jettera l’éponge en décembre 1963, après juste 4647 Avanti produites (et stoppera toute activité automobile en 1966). Si c’est la fin pour Studebaker, ça ne l’est pas pour l’Avanti. Car trois fous amoureux de la voitures décident d’en relancer la production en 1965, sous son nouveau nom d’Avanti II. Cahin caha, la production de cette voiture « quasi-française » aux Etats-Unis durera jusqu’en 1991, au bout donc de 30 ans de production , et après de nombreux changements de propriétaires. Et encore, je ne compte pas la tentative de relancer la marque entre 2001 et 2004.
Sous son propre nom, l’Avanti sera produite à 3473 exemplaires, dont 288 décapotables. C’est en même temps peu et beaucoup. Durant ses plus de 40 années de production (1962-2004), l’Avanti gardera pour elle son design unique créé par Loewy, mais évoluera beaucoup techniquement, changeant de chassis au gré des années, de moteurs aussi (les plus puissantes versions sont celles du début, avec des V8 327ci et 350ci de 304 ch jusqu’en 1972). Les puissances seront revues à la baisse ensuite, retombant sous les 200 ch.
L’Avanti II ne s’appelle plus StudebakerAujourd’hui, difficile de trouver une Avanti en France, où elle ne fut jamais importée. En revanche, aux Etats-Unis, il est possible de s’offrir un pan de l’histoire du design, et une auto en quelque sorte française. Attention, les modèles de moins de 30 ans devront passer aux Mines pour homologation, ce qui pourra coûter très cher (en temps comme en argent). Bien entendu, les modèles les plus recherchés et donc les plus chers, sont les Stubebaker originales.
D’autres infos sur l’excellent blog de Vincent: la perle rare Studebaker Avanti
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