Rajah Kazwa: le premier MPV indien s'inspirait (beaucoup) de l'Espace !
En vous parlant de la Grancar Futura brésilienne (lire aussi : Grancar Futura), je pensais avoir trouvé l’unique copie d’une Renault Espace. Mais j’ai une certaine affection pour l’Inde, et je traîne souvent sur des forums anglophiles là-bas. C’est donc par le plus grand des hasards que j’ai découvert un autre clone de notre Espace nationale.
La Rajah Kazwa, car c’est son nom, se targue d’être le premier MPV (Multi Van Purpose) indien, et comme son cousin brésilien, n’a pas de lien officiel avec Renault. Le Groupe Rajah, comme nombre d’entreprises familiales indiennes, touche un peu à tout, des services à l’agroalimentaire, et est en ce début des années 90, à l’affût d’une diversification. Et comme le paterfamilias est assez féru de voitures, c’est tout naturellement vers l’automobile que le groupe se tourne.
Dans un premier temps, c’est vers la conception d’une voiture de sport en kit car que s’oriente Rajah Motors, mais elle abandonnera le projet pour se lancer en 1994 dans l’aventure d’un MPV indien bon marché. Quite à faire un monospace, autant d’inspirer du meilleur. C’est donc l’Espace 1 qui servira de modèle. La carrosserie en plastique lui ressemble traits pour traits, à l’exception de la calandre et des feux avants. Pour le reste, c’est kif kif ou presque, puisque la Kazwa est un peu plus petite.
En effet, après un accord avec Hindustan Motors (lire aussi : Hindustan Ambassador), c’est la Contessa qui donnera ses trains roulants à la Kazwa (autant dire que la tenue de route n’est pas tout à fait la même que celle de la Renault Espace, lire aussi : Contessa), ce qui la rend un peu plus petite. C’est enfin un 2 litres turbo diesel de 72 chevaux d’origine Isuzu qui prend place sous le capot.
La Kazwa est présentée en juillet 1998, et la production commencera cette même année. Les objectifs sont modestes (environ 150 exemplaires pour l’année), mais c’est sans doute déjà trop pour Rajah Motors, qui débute dans l’automobile. Concevoir une voiture c’est bien, mais la produire en série c’est plus compliqué. La qualité de fabrication n’est pas au rendez-vous, pas plus que le marché d’ailleurs. Il se dit qu’entre 50 et 100 exemplaires auront été fabriqués par Rajah avant d’arrêter les frais.
C’est ensuite vers les chinois que Rajah se tournera pour apprendre le métier, produisant des pick ups en CKD venant de l’empire du Milieu, avant de baisser le rideau au milieu des années 2000. Mais il reste encore quelques Kazwa qui traînent sur les routes indiennes, comme celui illustrant ces pages. A vous d’en dénicher un pour votre collection improbable à la sauce Boîtier Rouge !
Lire l’essai : http://overdrive.in/features/toyota-innova-meets-indias-first-mpv-kajah-kazwa/
Images : Overdrive.in, barrathauto.com et automotiveindia.com