Proton/Lotus : Geely remporte la mise face à PSA
Après le rachat d’Opel par le groupe français PSA (lire aussi : Peugeot s’offre Opel), ou bien l’accord avec CK Birla en Inde et le rachat de la marque Hindustan/Ambassador (lire aussi : PSA rachète l’Ambassador), on s’attendait presque à ce que notre champion national (revenu dans la course) s’offre le constructeur malais Proton et sa filiale britannique Lotus. Finalement, c’est le chinois Geely qui l’emporte sur le fil, en s’offrant 49,9 % du malais (le solde et donc la majorité restant la propriété de DRB-Hicom).
C’en est donc fini des espoirs de Peugeot en Asie du Sud-Est, du moins pour l’instant. C’est désormais confirmé : la maison mère du constructeur chinois Geely (elle en détient 44 %), mais aussi du suédois Volvo, Zhejiang Geely Holding Group, vient donc de s’inviter au capital de Proton (en tant qu’actionnaire minoritaire donc), mais aussi de prendre le contrôle du constructeur britannique Lotus en rachetant 51 % des parts pour un montant de 59 millions d’euros (l’investissement dans Proton n’est pas encore connu).
Etrangement, cette information est restée relativement discrète (mise à part la presse « boursière », comme Investir, du groupe Les Echos, ou bien boursier.com). Evidemment, l’information a moins de retentissement, puisqu’il s’agit d’une certaine manière d’un échec. Pourtant, ce renouvellement des actionnaires de Proton et de Lotus a son importance.
D’une part, le constructeur chinois (qui a par ailleurs lancé une nouvelle marque récemment, Lynk&Co) s’implante hors de Chine, avec de sérieux arguments. L’Asie du Sud Est dispose d’un potentiel qui intéressait particulièrement PSA justement. D’autre part, après le redressement réussi de Volvo, cela laisse supposer une opération similaire (dans une moindre mesure) avec Lotus. En outre, Lotus dispose d’un sérieux bureau d’étude qui permettra sans doute à Geely de progresser technologiquement. Enfin, et malgré le rachat de Polestar comme marque « performance » de Volvo, peut-être aura-t-on droit un jour à des Volvo-Lotus, comme on eut droit au début des années 90 à la Lotus-Omega devenue mythique (lire aussi : Opel Lotus Omega) ?
Voilà en tout cas une aventure terminée pour Peugeot, malgré une offre ferme. Cela dit, il y a déjà beaucoup de travail avec le redressement d’Opel, et cet échec n’est peut-être pas si mauvais que cela pour un PSA ayant besoin de toutes ses ressources pour réussir ses paris !
Edit: nos amis de The Automobilist en avaient parlé (ouf, j’ai eu peur): Geely rachète Proton et Lotus