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Nevs-Saab: la messe est dite !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 15/12/2015

Ite Missa est*… Voilà ce que m’inspire le plan produit présenté par NEVS ces derniers jours. Je n’ai pas réagi tout de suite à cette annonce, laissant les sites dédiés à l’actu s’en emparer, et si vous voulez une analyse intéressante et neutre, je vous conseille de lire cet excellent article rédigé par Frédéric Euvrard sur The Automobilist (lire aussi : NEVS Saab – The Automobilist). Moi de mon côté je vais vous parlez de ce que je pense vraiment de cette affaire, de façon pas du tout objective !

Pourtant, j’avoue y avoir cru, un temps (lire aussi : A défaut d’argent, NEVS obtient du temps), et il y a un an pile, j’imaginais encore qu’une marque comme Mahindra pourrait réussir avec Saab comme Tata avec Jaguar (lire aussi : un chevalier blanc asiatique pour Saab ?). Mais aujourd’hui, j’avoue ne plus y croire vraiment. Mais pourquoi ? me direz vous.

Tout d’abord la question de la marque Saab. Saab AB, le constructeur aéronautique du Grippen, est toujours détenteur de la marque, et ne consent pas à brader l’utilisation du nom aussi facilement. Je ne peux que lui donner raison : tant que le projet de NEVS ne sera pas fiable, bordé, et intelligemment mené, pas question d’utiliser le nom. Vous noterez d’ailleurs que sur le plan produit présenté en photo de couverture, il n’est jamais question du nom Saab. Je ne serais rassuré que le jour où Saab AB donnera son accord sur l’utilisation de la marque, et ce n’est pour l’instant pas le cas.

Ensuite la question des produits. C’est génial de présenter cinq sketchs de modèles à venir d’ici 2018, avec des objectifs de production de 60 000 exemplaires à Trolhattan et 200 000 à Tianjin : outre la vieillissante 9-3, on trouve 3 SUV (pas vraiment dans l’histoire de Saab si l’on met à part le 9-4X, lire aussi : Saab 9-4X, ou l’encore plus anecdotique 9-7X, lire aussi : Saab 9-7X). Mais avouez que cela ne semble pas vraiment réaliste.

Surtout, après avoir passé 5 jours en Tesla Model S, dans sa version la plus performante, je m’aperçois qu’il faut du temps pour installer une marque sur le créneau électrique. Renault y arrive tout juste avec la Zoé, après avoir peiné avec la Fluence. PSA, pour éviter de s’emmerder, s’offre la techno Mistubishi pour ses iOn ou C-Zéro, ou pire, Bolloré pour l’e-Mehari ! BMW s’en sort un peu mieux avec sa gamme i3 et i8, mais peut-on parler de succès ? Venturi a jeter le gant, tandis que Toyota se concentre sur l’hydrogène… Pas facile d’imposer sa marque, et d’inventer un marché de masse sur l’électrique. Il va falloir qu’on m’explique comment à terme NEVS vendra 260 000 EV ? En claquant des doigts sans doute ?

Mon avis, pas du tout neutre, et dieu sait si j’aime Saab et en même temps ne suis pas fermé à la nouveauté, c’est qu’il s’agit une fois de plus de gagner du temps… et donc de l’argent : chercher encore et toujours à trouver un investisseur (même si Dongfeng y est allé de son obole. Pour tout vous avouer, je n’y crois plus vraiment, du moins pas sous ce format !

Ite Missa Est* on vous dit !

*Le Messe est dite, pour les non latinistes !

A lire aussi: Le nouveau plan produit électrique de NEVS – Saab-In


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