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Melkus RS2000 : bienvenue en Ostalgie !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 15/11/2014

En République Démocratique Allemande, paradis des travailleurs, il était tout de même possible de vivre de sa passion, comme le démontra Heinz Melkus. Passionné de course automobile, et malgré un climat communiste peu propice à une marque de sport, le jeune Heinz réussit tout de même à réaliser le rêve de beaucoup à l’époque, à l’Est comme à l’Ouest : créer sa propre marque automobile.

Entre 1969 et 1980, Heinz Melkus réussira à produire 101 voitures de sport, la Melkus RS1000 (lire aussi : Melkus RS1000). Cette première réalisation s’inspirait (déjà) de Lotus, préférant la légèreté à la puissance. Il faut dire qu’elle était motorisée par un 3 cylindres 2 temps d’origine est-allemande : un Wartburg (lire aussi : Wartburg 353). 101 exemplaires en 12 ans, c’est dire la profondeur du marché du Comecon en matière d’automobile sportive.

Heureusement, Melkus n’avait pas besoin de vendre beaucoup de voitures pour vivre : magie du communisme, Melkus disposait d’un monopole en RDA, celui des écoles de pilotages. Son activité principale lui permettait donc d’entretenir sa danseuse… Il dut cependant s’arrêter en 80 faute de clients mais aussi de pièces. La chute du mur n’entama pas la famille Melkus. En perdant le monopole du pilotage, elle gagna une concession BMW et Lotus. Moins excitant sans doute, mais sûrement plus lucratif.

Vingt ans après, en 2006, c’est le fiston, Peter, qui veut faire renaître la gloire familiale en relançant la marque. Sans doute impressionné par le duo Lotus Elise/Exige que l’entreprise familiale distribuait à Dresde, Peter s’en inspira fortement. Les premiers sketchs montrent déjà que l’inspiration viendra encore une fois d’Angleterre. La nouvelle société Melkus Wagen est créée, et présente en 2009 à Francfort la RS2000.

A première vue, elle ressemble beaucoup à une Exige (et on peut se demander si le châssis et de nombreuses pièces ne viennent pas directement de chez Lotus). Mais elle a une particularité très « allemande » : ses portes dites « papillon », comme sur une Mercedes 300 SL Pagode. Avouons le, la ligne est originale, et sur le papier, cette voiture est vraiment alléchante : 975 kg, et trois puissances possibles, 300 ch (GT), 325 ch (Black Edition) et 350 ch (GTS) pour un 2 litres turbo d’origine inconnue (Toyota pour les uns, Honda pour les autres, et Opel pour quelques rares : il faut être client pour le savoir).

La production commencera en 2011, avec l’ambition (modeste et pourtant difficile) de sortir 25 exemplaires par an de la RS2000. Le hic : un prix délirant de 140 000 euros en version GT. A ce prix là, on peut s’offrir bien plus prestigieux et puissant. Logiquement, l’aventure s’arrêtera en 2012, faute de ventes suffisantes (à la décharge de Melkus, la crise était aussi passée par là). Impossible de savoir combien d’exemplaires ont réellement été produits. On parle d’une grosse dizaine. Mais la tentative était belle, et la voiture désirable. Dommage !

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Oui je sais, on a du mal à l’imaginer, mais il y a eu des voitures de sport au delà du rideau de fer, et notamment en Tchécoslovaquie et en Allemagne de l’Est. Oui je sais, on se souvient plus des Trabant (lire aussi : Trabant 601) ou des Wartburg 353 (lire aussi : Wartburg 353) que de la Melkus 1000 RS (pour Renn Sport), et c’est bien dommage. Heureusement, Boîtier Rouge est là pour vous la rappeler !
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