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Keinath KC5: une Monza au grand air !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 23/12/2015

Comme Noël approche, j’ai décidé de vous gâter avec une drôle de voiture sortie tout droit de ces fabuleuses années 80 (ou désastreuses, selon votre point de vue). Le grand coupé Monza présenté en 1977 par Opel avait déjà quelques années au compteur, et reçu un restylage plus ou moins bienvenu en 1982 quant une nouveau « carrossier » décida de lui enlever le haut et d’en proposer à la foule ébahie (ou incrédule, selon là encore le point de vue) une version cabriolet 4 places dénommée Keinath KC5.

Keinath 05

Oui, à l’époque, les coupés grands et petits peuplaient encore les gammes des constructeurs généralistes européens, et le constructeur de Russelheim proposait donc la Monza, dérivée de la grande berline Senator, à une clientèle désireuse de… de quoi au fait ? Car si la Senator remplissait son job de grande berline statutaire, la Monza, elle, semblait bien fade face aux BMW Série 6 ou aux grands coupés Mercedes SEC. Avec le recul et les années, elle a gagné un « indéfinissable charme » qui la rend désirable aujourd’hui, mais à l’époque, j’avoue ne pas bien saisir ce qui pouvait pousser un client à acheter un tel coupé !

Keinath 03 KC5 Convertible 1985

Peu importe, à cette époque, les clients du Blitz et de son alter-ego britannique Vauxhall ne manquaient pas (sans pour autant transformer la Monza en best-seller, n’éxagérons rien), et celle qui porte un nom si sportif sans l’être véritablement menait son petit bonhomme de chemin. Pendant ce temps, un carrossier de Reutlingen nommé Keinath se décidait à convertir la plus puissante Monza de la gamme, la GSE, en élégant (?) cabriolet 4 place. Il faut dire que la ligne élancée du grand coupé d’Opel s’y prêtait plutôt bien.

Keinath 06

Malgré sa jeunesse, Keinath Automobilbau GmbH décide de faire les choses bien, avec un système de capote sophistiqué, « chef d’oeuvre d’ingénierie hydraulique » pour certains. Côté moteur, on trouve le 6 en ligne de 3 litres développant ici ses 180 ch, pour un poids de 1410 kg (seulement 20 de plus que le coupé de série). S’offrir la Keinath KC5 (c’est son petit nom) coûte tout de même la bagatelle de 85 000 marks, ce qui fait cher le courant d’air dans les cheveux. La production commence en 1983 et durera jusqu’en 1985, et malgré le surcoût important, Keinath réussit à en vendre 144 exemplaires !

Keinath 01

Aujourd’hui, une Keinath KC5 paraît moins kitsch et ridicule qu’à l’époque, et mériterait de prendre place dans une collection à la façon de Boîtier Rouge, surtout dans la livrée blanche intérieur/extérieur qui illustre cette page et qui lui donne un cachet encore plus 80’s ! Vue la rareté du modèle, il faudra sans doute s’armer de patience pour en dénicher un. Il faudra fouiner en Allemagne (même si quelques exemplaires furent vendus en Grand Bretagne), et soit y mettre le prix, soit devoir se contenter d’un exemplaire « à restaurer ». Sachez enfin qu’Opel ne renie pas ce modèle : son département « patrimoine » a racheté une KC5 couleur argent et dotée d’une capote bleue. Keinath fit aussi des ravages sur l’Ascona avec le cabriolet KC3, mais c’est une autre histoire !

 

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