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Healy Enigma : revival façon kit-car

Par CARJAGER - 07/04/2017

« Je te survivrai » ! Sur ces belles paroles de Jean-Pierre François (vous l’avez dans la tête maintenant, ne me remerciez pas, c’est cadeau), laissez-moi vous conter une histoire toute récente, et pourtant, la Healy Enigma a déjà 3 vies à son actif !

Tout commence dans les années 2000, Joe Lamberti approche le directoire de MG-Rover avec l’idée d’offrir une petite sœur à la MG XPower SV, et surtout de ressusciter une automobile mythique dans l’histoire du groupe, l’Austin-Healey 3000. L’idée n’est pas neuve, BMW avait lancé dans la même optique le projet Warwick, mais faute d’accords avec les ayants droits d’Healey, le projet fut abandonné (et il se dit que nombre des technologies envisagées se sont retrouvées sur le Z4).

Toutefois, Joe n’est pas bête, après le départ des Teutons, il sait qu’il faut faire ça à l’économie. Pour cela, il envisage de faire assembler la voiture (connue alors sous le nom de projet Tempest) dans l’usine italienne du groupe (ex-Qvale Mangusta) en parallèle avec la SV, dont elle partagerait la plate-forme, en étant cependant équipée du V6 de la Rover 75. La suite vous la connaissez, Rover met la clé sous la porte en 2005 et est rachetée à vil prix par SAIC et Nanjing.

Mais le Joe n’est pas homme à se laisser abattre, puisqu’elle ne peut être produite telle quelle, autant se lancer dans une kit car, dans le plus pur esprit britannique. Il s’associe avec Mick Snell, qui va l’aider au design, et Martin Williamson, premier importateur britannique de la gamme Sebring International, qui réalise des répliques de… je vous le donne en mille, Emile, Austin-Healey 3000.

C’est ainsi qu’est créée en 2006 Healy (sans E, pour éviter les problèmes de droits) Designs Ltd. Le but est de faire une version industrialisable en petite série, faisant appel à des pièces, elles, issues de la grande série, pour s’assurer de la fiabilité et de la disponibilité des pièces pour la bête.

Du coup ils se sont rabattus sur les trains roulants, moteur, boite de vitesse et… pare-brise (aussi ridicule que cela puisse paraitre, un pare-brise sur mesure pour voiture en petite série coute une véritable fortune, faisant d’autant grimper les primes d’assurance) de la Mazda MX-5, NA d’abord (Enigma Mk1), puis NB (Enigma Mk2) et enfin NC aujourd’hui (Enigma Mk3). Cette dernière apporte également son toit rigide escamotable pour ceux qui choisissent cette option. Le tout est greffé sur un châssis tubulaire habillé de panneaux en matériau composite. Il est possible, moyennant finances, de remplacer le 4 cylindres 2 litres et 158 ch de la MX-5 par un V8 issu de la Lexus LS400, accouplé à une boite automatique (pour 256 à 300 ch).

Esthétiquement… C’est un peu plus discutable, la faute aux dernières pièces issues de la grande série, principalement. Et là, point de Mazda, il faut blâmer les feux avant de Bini (la Mini par BMW, version anglais pas content) et arrière de Nissan Micra. Si la Healy Enigma offre un profil et un intérieur plutôt agréables, il faut bien reconnaitre que l’arrière et l’avant semblent beaucoup moins équilibrés.

En résumé, rouler en Healy Enigma, c’est l’archétype de rouler autrement, avec une voiture neuve à l’histoire déjà franchement riche. Et même si elle n’est pas homologuée en France, ils ne sont pas contre l’idée de l’exporter vers l’hexagone si la réglementation (et bien évidemment la clientèle) le permet, à vous de jouer les amateurs !

http://www.healydesigns.co.uk/

PS : Un grand merci à Malcolm Badger et Martin Williamson d’avoir accordé de leur temps au Frenchie inculte que je suis et de m’avoir donné beaucoup de ces précieuses informations.

Texte: Pierre Sumy

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