Felber : l'autre constructeur suisse !
L’automobile Suisse n’a jamais compté beaucoup de constructeurs. Mais à une certaine époque, deux marques jouissaient d’une certaine respectabilité. La plus connue est bien entendu Monteverdi (lire aussi : Monteverdi Tiara), mais il y eut une autre marque qui connut son petit succès fin 70 début 80 : Felber !
Vous ne connaissiez pas ? Rassurez vous, Felber est toujours restée relativement confidentielle. Créée en 1974 par l’homme d’affaire Willy Felber, elle fait partie de la longue liste des marques créées pour satisfaire le désir d’un homme d’avoir son nom sur une voiture. Tout commence donc en ce début des années 70, où Willy décide de construire une Ferrari sur la base d’une Ferrari (et oui !)…
Felber s’attaqua aussi aux Ferrari, transformant certains modèles en « buggy » ou en shooting brakeDrôle d’idée ? En tout cas, en utilisant le chassis et le V12 de la Ferrari 330 GTC, Felber tente de recréer avec le carrossier Michelotti une Ferrari 166 Spyder. Le résultat est assez plaisant, même si la méthode peut paraître incongrue. A cette époque en tout cas, Felber trouve son (petit) marché, des hommes très riches capables de claquer leur fric dans une réplique, mais une réplique de luxe puisque basée sur une Ferrari originale.
Felber utilisera par la suite une base LanciaEntre 1974 et 1980, 12 Felber FF (c’est leur nom) seront produites, et Willy Felber s’associera avec Robert Jankel pour produire ce modèle en Grande Bretagne sous la marque Panther (lire aussi : Panther Lima). Combien seront produites par Panther ? Aucune idée, sans doute aucun d’ailleurs !
Felber proposera aussi l’Oasis, un 4×4 de luxe sur base International Harvester ScoutFort de cette première tentative, Felber va se lâcher, et commencer à « produire » un peu tout et n’importe quoi, notamment des répliques du même genre que la FF mais sur des bases Lancia. Surtout, il produira un break de chasse dénommé Croisette sur la base d’une Ferrari 400, toujours en collaboration avec le carrossier Michelotti, ou bien une voiture de plage dérivée quant à elle d’une 365 GTB.
Felber tenta aussi de produire un modèle spécifique sur base Volkswagen GolfMais à côté de ces exercices de style, Felber va prendre la même direction que son compatriote Monteverdi en devenant lui aussi un « carrossier de luxe » : reprendre un modèle de série pour en dériver une exécution plus exclusive et surtout plus personnelle. C’est ainsi que naîtra la Felber Oasis, un SUV de luxe basé sur l’International Harvester Scout qui sera produit de 1978 à 1984 à 50 exemplaires environ (les derniers seront basés quand à eux sur la Chevrolet Blazer S10 suite à l’arrêt de la production du Scout).
La Felber Pasha se déclinait en coupé ou en berlineEn 1978, la Pasha sera la berline de luxe de la marque, dérivée quand à elle d’une Buick Skylark et dotée de cette drôle de calandre typique des exécutions Felber. Les chiffres de production de la Pacha varient, certaines sources parlant de 17 exemplaires, d’autres de 35. La réalité doit se situer plutôt dans la fourchette basse…
La Lancia Delta, retravaillée par Felber, se nommait RobertaEn 1979, c’est l’Excellence qui sera proposée à une clientèle désireuse de distinction. Il s’agit en fait d’une Pontiac Firebird recarossée. 12 coupés seront produits, et seulement un seul cabriolet. De toute façon, les capacités de production de Felber sont assez limitées, et il sera toujours difficile pour le petit constructeur suisse de produire beaucoup plus que ces chiffres confidentiels.
La Felber Rubis, sur base Autobianchi A112Felber fera aussi d’autres propositions, comme une Autobianchi A112 dénommée Rubis, une Golf spécifique dotée d’une calandre typiquement Felber (lire aussi : ), la Felber Illustre basée sur une Audi 80 (1 exemplaires), ou bien la Felber Imperial en 1983 (produite à un seul exemplaire), sur la base d’une Chrysler. Enfin, Felber produira à quelques exemplaires sa vision de la Lancia Delta.
La Felber ExcellenceEn 1984, les règles d’homologation se durcissant en Suisse, Felber sera contraint d’arrêter ses productions artisanales. La société perdurera jusqu’en 1991 avant d’être liquidée. Tout comme Monteverdi, Felber ne survivra pas à l’ère moderne de l’automobile, et la Suisse ne disposera plus jamais de constructeurs « nationaux » !