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David Brown Mini Remastered : l'icône revisitée

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 21/06/2018

Aston Martin avait déjà eu l’idée d’une petite voiture en complément d’une grosse GT en proposant la Cygnet, dérivée de la Toyota iQ (lie aussi : Aston Martin Cygnet). Il s’agissait alors autant d’un coup marketing que d’une tentative de faire baisser les émissions globales de la marque anglaise. Peine perdue, après 800 voitures produites, la petite Cygnet sortait du catalogue. Chez David Brown Automotive, la démarche est un peu différente. Avec 184,7 g de CO2/km, la Mini Remastered ne cherche pas l’efficience écologique. En revanche, elle propose aux clients de la Speedback GT (lire aussi : Speedback GT), mais pas seulement, une manière vintage, moderne et luxueuse de circuler en ville en s’inspirant de l’antique Mini dessinée par Alec Issigonis.

Alors qu’Aston Martin voyait grand avec la Cygnet produite par Toyota mais rhabillée façon Saville Row, David Brown (sans rapport avec son homonyme d’Aston justement) joue la carte de la production artisanale et de la nostalgie. La Mini « Remastered » porte bien son nom puisque la base utilisée est bel et bien une ancienne Mini des années 70 ou 80, mais elle est ensuite entièrement « re-fabriquée » à la sauce David Brown.

Pour la version de base, disponible à partir de 75 000 £ tout de même, près de 1000 heures de travail sont nécessaires pour revoir et renforcer le châssis, remodeler la carrosserie, recevoir une nouvelle calandres et de nouveaux phares et feux arrières. Ainsi remise au goût du jour, la Mini Remastered n’en perd pas pour autant son charme originel : aux yeux du néophyte, il s’agira en tous points d’une Mini, malgré la présence d’un logo David Brown sur le capot, sur fond d’Union Jack.

A l’intérieur en revanche, fini le côté spartiate des anciennes Mini. La Remastered bénéficie ainsi d’une nouvelle planche de bord intégrant un écran tactile de 7 pouces avec GPS, Bluetooth, Apple Car Play et Android Auto. Pour le reste, c’est cuir à gogo, mais le côté vintage est préservé avec son volant Moto-Lita, et une instrumentation s’inspirant des anciennes Mini. S’agissant de voitures réalisées à la main, il sera toujours possible de les personnaliser en fonction des envies et du portefeuille.

Côté moteur, il s’agit de l’ancienne mécanique de la Mini. Le 4 cylindres de 1275 cm3 ne se montrera pas le plus efficient du monde en terme de rejet, on l’a vu, mais il bénéficie d’une cure de jouvence pour paraître presque au goût du jour, avec 72 chevaux pour la version de base (pour un poids de 740 kg et une consommation de 6,6 litres/100 km.

La Mini Remastered Café Racers, à la teinte et à l’intérieur spécifiques

Produite à Silverstone aux côtés des Speedback GT, la Mini Remastered envisage entre 50 et 100 ventes par an : un objectif en même temps mesuré et ambitieux (au prix unitaire). Pourtant, David Brown lance déjà deux séries spéciales limitées chacune à 25 exemplaires. La première, dénommée Café Racers, s’offre une teinte spécifique « crème », deux phares additionnels dans la calandre, un moteur poussé à 79 chevaux et un intérieur spécifique lui aussi, le tout pour 80 000 £.

La Mini Remastered Monte Carlo s’offre une livrée et un moteur plus sportifs

La deuxième s’appelle Monte Carlo, et s’inspire fortement des Mini Cooper S d’antan et pioche son appellation dans le passé sportif du modèle. Justement, celle-ci devient plus sportive avec son moteur poussé à 99 chevaux, sa teinte rouge, ses bandes blanches, et sa rangée de 3 phares fichée dans la calandre. La voiture prend aussi 10 kg, mais surtout son prix s’envole à 99 000 £, justifié par les 1400 heures de travail nécessaires à sa « re-fabrication ».

Si la Speedback GT est une évocation de la DB5 d’Aston Martin sur base de Jaguar XKS, la Mini Remastered relève donc d’une démarche différente, et plutôt séduisante si l’on oublie le prix de ce joujou. Il faut vraiment ne plus trop savoir quoi faire de son argent pour s’offrir une telle citadine, mais avouons-le, elle fait terriblement envie. Mais il sera sûrement plus raisonnable de s’offrir une antique Mini et d’en faire une restauration à sa sauce plutôt que d’investir dans une Mini Remastered hors de prix. Pourtant, il semblerait que le carnet de commande soit rempli, comme quoi en Angleterre, rien ne se passe comme ailleurs !

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