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Alpine "GTA" V6 GT : le vilain petit canard

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 28/04/2016

Vous commencez à le savoir, j’aime les vilains petits canards, et je crois qu’en la matière, l’Alpine GTA V6 GT en est un beau spécimen ! Pas assez « berlinette » pour les amateur d’A110, moins « seventies » que l’A310 V6 (lire aussi : Alpine A310 V6), moins puissante que sa sœur V6 Turbo, et moins rare que l’Alpine A610 (lire aussi : Alpine A610), et est en outre la plus méconnue des Alpine.

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Bref, a priori, la V6 GT est donc l’Alpine la moins désirable. Mais il faut se méfier des « a priori », car c’est aussi l’une des Alpine les plus accessibles, tant en terme de budget qu’en terme de maîtrise pour un pilote lambda comme moi, sans coup de pied au cul façon turbo, plus performante que son aînée A310 avec un PRV à la plus forte cylindrée (2,8 litres contre 2,7 pour l’A310) et forcément plus puissant de 10 ch (160 au total).

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En effet que ce soit en V6 GT ou en V6 Turbo, les GTA (qui ne portent pas officiellement ce surnom qui n’était qu’un nom de code interne, pour Grand Tourisme Alpine) dérivent du même principe du châssis poutre que l’A310, amélioré bien entendu et avec une carrosserie elle aussi modernisée. Rappelez qu’à l’époque, elle avait ringardisé sa devancière avec son look très 80’s dessiné par Gérard Godfroy chez Heuliez. Ce cher Godfroy qu’on retrouvera à l’origine d’une autre marque de GT française, Venturi (lire aussi : Venturi 200 Cup221). J’ai tendance à préférer les lignes des Venturi, mais j’avoue aujourd’hui apprécier à nouveau celles de l’Alpine V6 GT !

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Lorsqu’elle est présentée à la presse en novembre 1984, sa sœur Turbo n’est pas encore là pour lui faire de l’ombre. Si les progrès par rapport à l’A310 V6 sont salués, les performances sont jugées plutôt décevantes par rapport à celle qu’on voit peut-être à tort comme une concurrente, la Porsche ! Il faudra attendre la V6 Turbo et ses 200 ch pour être un peu plus à la hauteur, l’année suivante. ! Cela laissera à la V6 GT le temps de réussir ses meilleurs scores de vente (639 exemplaires en 1985) avant de retomber bien bas (et même seulement 31 exemplaires en 1990, dernière année de commercialisation).

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Bon c’est vrai qu’entre sa propre sœur à moteur Turbo et la nouvelle concurrence de la Venturi 200, elle aussi dotée de turbos et de 200 ch, ses 160 petits canassons paraissent un peu léger. Pourtant, c’est dans cette configuration que l’Alpine est la plus cohérente : une GT véloce, pas une sportive. C’est sans doute ce que la clientèle adepte des productions de Dieppe lui reprochera le plus, reniantt ses origines pour s’embourgeoiser.

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Au total, seuls 1509 exemplaires auront été construits (dont 1094 entre fin 84 et 1986, autant dire qu’elle est ensuite devenue anecdotique), contre près de 4895 V6 Turbo (hors Europa et sans compter les 21 exemplaires de GTA « US », lire aussi : Alpine GTA US).

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Aujourd’hui, ses défauts de l’époque deviennent des qualités. Si l’on met de côté la finition très Renault et le drôle de tableau de bord, la V6 GT n’a pas aujourd’hui à subir la comparaison avec une concurrence germanique. Il faut la prendre pour ce qu’elle est, et apprécier sa plus grande polyvalence que la V6 Turbo par exemple. Son confort royal, son PRV éprouvé (et sans turbo), sa fiabilité, sa relative sobriété (cela reste un V6), son homogénéité, son design pas désagréable et qui vieillit pas mal avec les années, et surtout sa cote relativement faible par rapport à d’autres véhicules de la même catégorie, sont à prendre en compte au moment de se décider !

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C’est en tout cas le moyen le plus simple et le plus intelligent pour entrer dans le monde Alpine sans trop de risques. Sûrement qu’avec le temps, vous viendra alors l’idée d’évoluer vers d’autres modèles de Dieppe, mais vous ne regretterez pas d’avoir commencé par cette V6 GT ! Peut-être qu’un jour les amateurs français d’automobiles arrêteront de dénigrer systématiquement les productions hexagonales pour s’apercevoir que, dans les années 80, c’était quand même bien cool de pouvoir choisir ne serait-ce que chez Renault en 1985 entre une R5 Turbo (lire aussi : Renault 5 Turbo), une Renault 25 V6 Turbo (avec 182 ch), une Alpine V6 GT ou une V6 Turbo : ça avait quand même de la gueule en concession !

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