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WARTBURG

Wartburg 353: l'autre voiture de RDA

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 21/09/2014

Lorsque le mur tombait fin 1989, c’est la petite Trabant qui marqua les esprits des occidentaux, voyant déferler tous les berlinois de l’est par la porte de Brandebourg (lire aussi : Trabant 601 Tramp). Pourtant la République Démocratique Allemande (RDA) disposait de deux constructeurs automobiles, plus connus sous le nom de Trabant pour l’un (AWZ) et de Wartburg pour l’autre (AWE).

L’histoire retiendra donc les petites Trabant, mais oubliera les plus statutaires (si l’on peut dire) Wartburg 353. Il faut dire que cette dernière, plus grande, plus cossue (façon de parler) et forcément plus chère, se réservait à une élite proche du pouvoir, aux administrations, et plus particulièrement à la Stasi (qui pourtant roulait aussi en Citroën, lire : La Stasi roulait en Citroën). Difficile de garder une popularité post-chute du mur avec une telle réputation.

La Wartburg 353, modèle produit jusqu’en 1991, fut lancée en 1966. C’est dire si elle eut une longue carrière. Si au début des années 90 elle paraissait bien démodée, elle n’était pourtant pas si décalée que cela dans les années 60. Mais en Allemagne de l’Est, il n’a jamais été question de trop promouvoir les transports individuels, d’où des budgets ridicules pour concevoir des voitures, et la longévité des modèles.

Pour l’anecdote, la Wartburg descend de BMW. A l’origine, l’usine d’Eisenach où elle est construite appartenait à la marque de Munich. Mais après la séparation des deux Allemagnes, celle-ci se retrouve du côté Est. Elle commencera à produire tout de suite après guerre des modèles badgés BMW comme si de rien n’était. Sous la pression de Béhème, l’usine se renommera EMW, puis à partir de 1955, AWE. C’est cette même année que l’entreprise utilisera pour la première fois la marque Wartburg.

Mais revenons à notre mouton. La Wartburg 353 qui nous intéresse utilise une technologie aujourd’hui abandonnée dans l’automobile, c’est à dire le moteur deux temps. Elle est dotée d’un petit 3 cylindres deux temps de 993 cm3 développant 50 ch. Malgré sa faible puissance, le deux temps permet d’obtenir une certaine tonicité qui n’en fait cependant pas une sportive. Détail amusant, elle sera un temps diffusée en France, mais au compte-goutte. Autant dire que pour dénicher un exemplaire « français », il faudra vous armer de patience. Une version break dénommée « Tourist », une version 4 temps de 1,3 litres seront aussi proposées, ainsi qu »une version torpédo destinée à l’armée.

Irmscher s’était même attaqué à la Wartburg 353 !!! Je vous laisse juge !

Contrairement à la Trabant, qui profitera de son côté « emblématique » pour être relativement sauvegardée de l’oubli, peu de Wartburg ont été volontairement « collectionnées ». Aussi il sera difficile d’en trouver une, a fortiori en bon état, malgré une production totale de 1,2 millions d’exemplaires. C’est sans doute en Allemagne ou en Hongrie, premier marché export de Wartburg, qu’il sera possible d’en trouver. Mais il faut être un sacré « ostalgique » pour se donner autant de mal. Mais après tout, pourquoi pas ?


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