Wallys Izis : la Dallas du Maghreb.
On ne peut pas dire qu’il y ait une tradition automobile en Tunisie, qui s’est toujours contentée d’importer des véhicules pour son marché nationale. Pourtant, un jeune homme, Zied Guiga créé fin 2005 le premier constructeur automobile Tunisien, Wallys.
Rien ne prédispose ce fils de bonne famille (son grand-père Driss Guiga fut ministre, et son père Kais un entrepreneur respecté) à devenir constructeur puisqu’il est diplômé de l’école hôtellière de Lausanne. Mais les rencontres sont parfois déterminantes, et Zied, 25 ans à l’époque, fait la connaissance par l’entremise de son père de René Bosch, l’un des créateur de la Grandin Dallas (lire aussi : Jeep Grandin Dallas).
C’est une révélation pour Ziad. Il se rend compte qu’il est tout à fait possible de produire sans investissements lourds (1,5 millions d’euros tout de même) une voiture adaptée au marché tunisien et au Maghreb en général. Suivant le modèle de la Dallas, Ziad Guiga conçoit une petite jeep grâce à des éléments techniques connus et éprouvés : toute la partie mécanique (celle des Berlingo et Partner), les trains avant et arrière ou la colonne de direction viennent de chez PSA, gage de disponibilité des pièces détachées.
En revanche, le chassis et la carrosserie sont 100 % tunisiens. Cette petite jeep est présentée en 2006 sous le nom de Izis. Les ambitions sont grandes (même si cela peut paraître modeste) : la petite usine a une capacité de 900 véhicules par an, et Wallys pense pouvoir vendre 250 véhicules dès 2009. L’entreprise tunisienne est financée par des investisseurs français, du Maghreb ou de Singapour.
Si tout paraît rose en 2008, avec des contacts pour produire au Panama et en Colombie, et une homologation pour la France, les choses ne seront pas aussi faciles que prévues, et seuls 15 exemplaires sont fabriqués en 2009. Il faut dire que la famille Guiga est en délicatesse avec le pouvoir en général et Ben Ali en particulier, ce qui ne facilite pas les choses. Mais la révolution de 2011 arrangera les choses.
En 2011, ce sont 100 véhicules qui sortent des chaînes de la petite usine de Ben Arous, puis 216 en 2012. Difficile de savoir quelle est la production actuelle, mais désormais, la Wallys est distribuée en France, au Maroc, en Algérie, en Tunisie et au Panama.