Volvo XC90 D5 AWD: l'alternative !
Voilà deux semaines que j’ai rendu le Volvo XC90. Je ne fais pas beaucoup d’essais (volontairement), mais comme j’avais loupé la présentation du nouveau SUV haut de gamme de la marque suédoise en juin dernier, j’avais vraiment envie de le tester, parce que c’est une suédoise, parce que c’est une Volvo, et parce que le XC90 résume parfaitement le renouveau de la marque, après son rachat par le chinois Geely.
Comme pour Jaguar et Land Rover avec Tata, on ne donnait pas cher de Volvo lorsque Ford vendit la marque à un « obscur » constructeur chinois : allez savoir pourquoi, nous gardons, nous, occidentaux, ce petit sentiment de supériorité qui nous fait hésiter à croire que des chinois réussiraient là où nous avons échoué. Et puis vous connaissez la chanson en vogue actuellement : pour briller, il faut produire un max de voitures. Pourtant, avec un actionnaire chinois et une production « moyenne » (465 866 exemplaires produits en 2014, +8,9 % par rapport à 2013), force est de constater que Volvo s’en sort plutôt bien. Avec 13,8 milliards d’euros de CA, et un bénéfice net de 230 millions en 2014, la dernière marque suédoise prouve qu’il est possible de s’en sortir malgré une relative petite taille.
La Principauté de Boisbelle, et sa capitale, Henrichemont, accueillaient le XC90 !Bref, c’est le XC90, le plus gros modèle de Volvo lancé en juin 2015, qui représente ce renouveau, et qui inaugure le nouveau style de la marque. D’un point de vue purement stylistique, le XC90 s’en sort, à mon sens, particulièrement bien. Pourtant, je ne suis pas, mais alors pas du tout, un fan de SUV, surtout s’il est pachydermique. Mais le style adopté réussit la prouesse de rendre fin et fluide ce qui chez d’autres constructeurs paraîtrait être un énorme « machin ». Sans doute parce que le XC90 renoue avec un certain style très « Volvo », avec une calandre et un côté massif qui n’est pas sans rappeler les breaks un peu carrés de notre enfance (240, 740, 960 ou 850), tout en réussissant la gageure de paraître léger, presque aérien. Il faut vraiment y mettre mes enfants à côté, ou ma bonne vieille Saab, pour se rendre compte de la taille réelle de l’engin.
Pas de doute, après avoir un peu raté sa copie stylistique avec le précédent XC90 un peu trop caricatural, Volvo corrige le tir de façon magistrale. A l’intérieur, la sobriété toute suédoise est là aussi une réussite. Et pour renforcer cette « scandinavitude » (oui je sais j’invente des mots comme Ségolène Royal), la sono Bowers & Wilkins propose au conducteur de retrouver l’ambiance et la sonorité du Concert Hall de Goteborg (le berceau de Volvo) : bluffant. Pour le côté premium, du classique à ce niveau de gamme : sièges électriques, chauffants (comme le volant), clim séparée, et tout un tas de gadgets désormais indispensables (paraît-il) sur une voiture de ce standing.
Dans l’optique d’un objectif « zéro mort » en Volvo, le XC90 se barde de tout un tas de capteurs, caméras et radars prompts à ramener la voiture entre les lignes, à adapter la conduite et la vitesse, voire à freiner à votre place. J’avoue trouver cela très déconcertant (surtout au début lorsque, pressé par le temps, vous n’avez fait aucun réglage, et que vous découvrez au fur et à mesure des kilomètres que la voiture est assez autonome) : je’ai fini par déconnecter toutes ces aides qui m’endorment, surtout sur autoroute. Après, chacun fait, fait, fait, c’qui lui plaît, plaît, plaît comme dirait la chanson ! J’avais déjà ressenti cela sur l’Infiniti Q50 (lire aussi : Infiniti Q50s) et je ne suis toujours pas à l’aise avec ce type d’aide électronique !
Côté moteur, je lis un peu partout le regret des 5, 6 ou 8 cylindres d’antan. En effet, au menu du XC90, on ne trouve plus que des 4 cylindres, en essence comme en diesel, usurpant leurs noms D5, T6 ou T8 (seul le D4 d’entrée de gamme dispose d’un chiffre en rapport avec ses cylindres) ! Depuis que je roule en V6, j’avoue mon plaisir d’avoir plus de 4 cylindres, mais sur le XC90, cela ne me semble pas préjudiciable. C’est en tout cas la politique de Volvo : privilégier des 4 cylindres modernes et performants plutôt que l’ancien V8 par exemple, dépassé, gourmand et pas si performant justement : songez que le T6 actuel de 2 litres propose 320 ch là ou le V8 de l’ancienne génération n’en proposait que 315 pour une cylindrée de 4,4 litres !
L’ancien XC90, croisé par hasard ce jour là !Mais ne rêvons pas, je n’avais en main que le D5, avec son 4 cylindres de 2 litres, et ses 225 ch sous le pied tout de même. De toute façon, en roulant avec le XC90, je me disais qu’un conducteur de ce type de véhicule n’a pas besoin de plus : il ne s’agit pas d’une sportive, mais bien d’un SUV, de 7 places de surcroît… Une voiture familiale, autoroutière (même si ses 4 roues motrices l’autorise au tout-terrain, j’avoue ne pas avoir testé), qui se satisfait largement de ces 225 canassons, d’autant qu’elle ne consomme pas énormément (j’ai réussi en 1000 km à rester à 7,5 litres aux 100).
Alors me direz-vous, est-ce une rivale à la hauteur de l’icône Q7 ? N’ayant pas essayé l’Audi, difficile de comparer, mais comme je ne fais que rarement des choix « mainstream » j’aurai tendance à dire que oui ! En tout cas, c’est une bonne alternative pour qui refuse l’hégémonie allemande, recherche une certaine orginalité, un certain niveau de luxe et de performance, sans pour autant se soucier d’en avoir toujours plus sous le capot ou dans le caleçon ! D’ailleurs, sur ce point, Volvo reste dans la tradition des voitures scandinaves : séduire le conducteur avide de distinction avec des propositions un peu différentes, moins orientées « performance », et plus « sécurité » et « bien-être ». A vous de voir !
PS: les enfants l’adorent, surtout pour son espace intérieur, sa taille énorme, sa sono idéale pour « Le Soldat Rose » et son toit panoramique, mais c’est une autre histoire ! La plupart des photos sont en tout cas leurs oeuvres !