Volvo renoue avec les bénéfices
Il y a des nouvelles qu’on aime lire. A en croire Le Point et Le Figaro, Volvo pête la forme, et serait à nouveau rentable, avec 58 millions d’euros de résultat net au premier semestre 2014. A l’image de Jaguar Land Rover (JLR, lire aussi : JLR, le cash au niveau de Porsche), Volvo nous prouve qu’avoir un actionnaire asiatique n’est pas forcément une mauvaise chose.
Je me souviens de cette année 2010, date du rachat de Volvo à Ford par le chinois Geely. Combien de fois ais-je entendu à l’époque que c’était la fin de Volvo ? Comme si des chinois ne pouvait pas manager avec raison et bon sens une entreprise occidentale ? Comme s’il ne sagissait que de piller la technologie sans développer la marque ?
Et pourtant, 4 ans après, Volvo reprend du poil de la bête. Avec 229 000 exemplaires vendus au premier semestre, la barre des 400 000 exemplaires annuels vont être franchis, et on se prend à croire que l’objectif de Geely de vendre 800 000 Volvo à l’année n’est pas une utopie. Mieux, comme le souligne le Figaro, la marque suédoise a beaucoup investi (grâce à son généreux actionnaire), se concentrant sur le premium, sans aller trop chasser sur les terres difficiles des citadines. La C30 a d’ailleurs été abandonnée.
Bien sûr, tout comme Jaguar Land Rover, Volvo a beaucoup bénéficié des investissements consentis par Ford avant 2010, et tout le mérite n’en revient pas aux chinois. Mais l’ouverture du marché asiatique (3 usines en Chine désormais), le management cohérent de Geely (l’équipe de direction est restée suédoise), la poursuite des investissements et le respect de l’ADN Volvo ont permis ce redressement spectaculaire. Pour Volvo comme pour Jaguar ou Land Rover, la preuve est faite que l’on peut gagner de l’argent sous la barre du million de voitures produites.
Surtout, je me souviens de cette année 1992 où la presse éco regorgeait d’articles sur la fusion probable Renault/Volvo. Je me dis aussi que Saab aurait pu connaître un autre destin avec un grand constructeur asiatique au capital (mais GM n’a pas été aussi magnanime que Ford). En tout cas c’est une belle revanche, mais aussi un bel espoir pour PSA qui semble déjà sortir un peu la tête hors de l’eau. Wait and see…
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