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Volvo 850 T5-R : un déménageur qui déménage
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 4 avr. 2014Vous commencez à connaître mon goût pour les berlines (ou breaks) qui cachent bien leur jeu. J’en ai encore quelques unes dans ma besace, mais ce soir, c’est au tour de la Volvo 850 de s’y coller. Mais pas n’importe laquelle des 1,3 millions d’exemplaires construits par le constructeur suédois entre 1991 et 1996 : la T5-R.
Première traction avant de la firme suédoise, la 850 ne révolutionne pourtant pas le design Volvo dit « brique ». Elle est tout à fait dans la lignée des 240/260 puis 740/760 auxquelles elle succède. Le 8 vient après le 7, et le 5 signifie 5 cylindres là où ses aïeules étaient dotées de 4 ou 6 cylindres : vous savez désormais tout de la numérologie Volvo. 740 : série 7, 4 cylindres, 760 : série 7, 6 cylindres. 850 : série 8, 5 cylindres.
Volvo a toujours eu une image décalée, bourgeoise tendance bohème aux Etats-Unis, et veut consolider cette image en y adjoignant des capacités sportives qui n’étaient pas normalement attribuées à Volvo. En 1994, TWR (l’écurie de Tom Walkinshaw) engage des 850 en supertourisme anglais, et Volvo présente la T5, forte de 225 ch, en berline et break. Mais en 1995, la marque suédoise se prend au jeu et lance une version T5-R encore plus démoniaque, avec son 5 cylindres suralimenté de 2,3 litres et 240 ch, disponible en berline mais surtout en break, avec comme il se doit les deux places supplémentaires dans le coffre (on est une Volvo oui ou non?). Si l’on compte la 850 R de 1996 (250 ch), environ 5500 exemplaires de cet fabuleux parpaing auront été produits.
A l’intérieur rien ne la distingue vraiment d’une 850 classique, mais à l’extérieur, spoiler avant, suspension rabaissée et jante en alu anthracite donnent la mesure : il ne s’agit pas d’un break Volvo pépère (la majorité de ces « R » furent des breaks, ce qui correspondait le mieux à Volvo à l’époque). La T5-R, tout en restant très suédoise dans sa conception, ose des couleurs improbables, comme le jaune « canari » le plus recherché des amateurs.
Polestar, la descendance ? (en haut) et l’ascendance (en bas)Avoir du volume utile, 7 « presque » vraies places, 240 ch sous le capot, un look ahurissant, une qualité de construction très « nordique », tout cela s’offre à vous désormais à des tarifs très raisonnables, malgré sa rareté (environ 80 exemplaires vendus en France à l’époque, 160 en comptant les 850 R).
Un conseil : si l’occasion se présente, sautez dessus. A bon entendeur…