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Méga Club/Ranch : le retour de la Méhari

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 01/05/2014

Au début des années 90, la marque Aixam (créée par Georges Blain après le rachat en 1983 du fabricant de voiturettes Arola) cherche à se diversifier dans la voitures « avec permis ». Conscient qu’il serait difficile d’attaquer les grands constructeurs frontalement, Georges Blain décide de re-créer un segment quasi disparu depuis l’arrêt de la Citroën Méhari en 1987 : celui de la voiture de plage, et de l’utilitaire léger modulable.

Les Mega Club (4 places) et Ranch (versions utilitaires 2 places) sont lancées en 1992 (AM 93), sur la base d’une Citroën AX (châssis, moteur et planches de bord). Difficile de rester insensible devant le look de ce duo Club/Ranch. Au premier abord, on crie au laideron, mais au fur et à mesure que l’oeil s’habitue, on finit par les trouver originale, voire franchement belle. En tout cas, les Club et Ranch ne passent pas inaperçue. Pas moins de 10 versions différentes sont proposées aux clients : bâchées, tôlées, cabriolet, 2 places, 4 places, 4×4 (avec la transmission intégrale de l’AX 4×4), il y en a pour tous les goûts, pour des tarifs allant de 73 000 à 82 000 F (en 1996).

Pour promouvoir sa marque nouvelle, Aixam lance une vitrine technologique qui frappera les esprits, la Mega Track, puis se lance dans le sport. Là encore, la stratégie de Georges Blain est intelligente : pas question d’aller chercher les grands au Mans, ou en F1 (aventure coûteuse et souvent inutile comme venait de le constater Venturi), Mega s’illustrera dans un Trophée qui chaque année prend une véritable ampleur, le Trophée Andros. La première saison (92/93) est prometteuse, et en 1994, Mega gagne le Trophée. C’est la consécration.

Pour autant, les ventes de Club et Ranch ne décollent pas vraiment. Difficile d’obtenir les vrais chiffres de production, et on parle de 1000 exemplaires années produits (certains parlent de seulement 800), sans certitude. Il semble que le pic de production se situe en 1995 (année bénéficiant des retombées du Trophée Andros), pour baisser inexorablement ensuite. En 1998, Aixam décide de relancer son modèle en proposant une version restylée, la Mega Concept. Mais cela ne suffira pas à relancer la marque, d’autant que contrairement aux Club/Ranch, le dessin de la Concept est assez fade.

En 2000, la marque participe au Paris-Dakar, pensant ré-éditer le coup du Trophée Andros, sans succès. Le développement de la Mega Monte Carlo, une GT issue du rachat de Monte Carlo Automobiles, patine et coûte cher. C’est donc discrètement qu’Aixam réduit la voilure, met en sommeil sa marque Mega et se recentre sur son cœur de métier, les voitures sans permis. La marque sera réactivée en 2006 comme marque ombrelle des versions utilitaires d’Aixam. En 2008, Georges Blain décède et le groupe savoyard sera racheté en 2013 par l’américain Polaris.

On trouve des Mega à des prix très abordables aujourd’hui. Une bonne alternative moderne et fiable (grâce à l’utilisation éprouvée des composants de l’AX) à la Méhari ou aux Renault Rodeo 4 et 6. Dans les années 80, on trouvait aussi des initiatives du même genre comme la Teilhol Tangara ou la Rodeo 5. Plus tard, GPM Eole ou La Petite Voiture qui roule sous les étoiles tenteront leurs chances elles-aussi, sans succès. Les Mega cependant le choix le plus moderne et le plus économique pour rouler décalé à la plage comme en forêt !

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