Jeep Dallas : Dr Grandin et Mr Alamo.
Dans les années 60, la mode est aux reprises en Français de groupes anglais ou américains, et c’est sur cette vague que surfe Franck Alamo, qui chantera dans la langue de Molière des standards des Beatles, et s’installant durant toute la décennie parmi les yéyés lancés entre autre par Salut Les Copains (SLC, sur Europe numéro 1).
C’est toujours sur la même vague que Franck Alamo revient sur le devant de la scène grâce à la tournée Age tendre et tête de bois, avant de nous quitter en 2012. Mais entre les deux, Jean-François Grandin (son vrai nom dans la vraie vie) aura connu une toute autre aventure.
La Dallas se vendait aussi en version pick up !En 1969, Alamo quitte les sunlights pour défricher de nouveaux territoires, notamment la photographie. Mais c’est aussi un passionné d’automobiles qui deviendra dirigeant d’une concession Jaguar à Neuilly dans les années 70. Héritiers d’un industriel fabricant de téléviseurs (la marque Grandin), l’argent n’est pas forcément un problème (sans compter ses succès musicaux). Aussi, quand le hasard le fait croiser la Jeep Dallas conçue par Jean-Claude Hrubon, il ne fait pas qu’acheter le modèle, mais l’usine toute entière.
Une rare photo avec Franck Alamo au volant de « sa » voiture !La Jeep Dallas était à l’origine construite sur une base de Renault 4, et singeait en miniature les Jeep Willys du débarquement. Elle sera présentée en 1981, lancée en 1982, et rachetée par Alamo en 1983 sous la marque Automobiles Grandin. Discrètement, l’ex yéyé devient le troisième constructeur français, loin derrière Renault et PSA (Peugeot, Talbot et Citroën à l’époque). Très loin derrière même puisqu’entre 1982 et 1998, seulement 5000 Dallas seront fabriquées.
En 1987, la Dallas reçoit un chassis bien à elle, et des motorisations PSA, s’affranchissant de son modèle tout en gardant cette filiation « jeep ». Si quelques modèles existent en 4×4 avec une transmission Sinpar (lire aussi: Renault 4 Plein Air), la Dallas est une deux roues motrices, plus tout chemin que tout terrain. C’est avant tout une voiture de plage au look sympa.
Jean-François Grandin, désireux de redevenir Franck Alamo, revendra l’entreprise en 1996, mais elle ne lui survivra que deux ans. Marché difficile, normes de plus en plus sévères et difficulté à se renouveler feront couler l’ex 3ème constructeur Français, mais la petite histoire d’Alamo en capitaine d’industrie valait au moins le détours.