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Isdera Imperator 108i : un prototype en vente libre !

Par - 08/07/2016

Si vous êtes lecteur régulier de Boîtier Rouge, le nom d’Eberhard Shulz ne vous est pas inconnu. Cet ingénieur teuton s’était fendu d’une version City de la Mercedes 190E, sans pour autant réussir à convaincre le constructeur à l’étoile de l’intérêt d’une telle proposition (lire aussi : Mercedes 190E City Schulz). Pourtant notre ami n’était pas un débutant en matière d’automobile, puisqu’il avait participé au projet CW311 chez Mercedes puis créé en 1981 sa propre marque fortement inspirée de ce prototype, Isdera.

Le projet CW311 de Mercedes mené par Eberhard Schulz !Le projet CW311 de Mercedes mené par Eberhard Schulz !

Oui tout à coup cela vous revient : Isdera, cette drôle de marque allemande proposant des supercars délirantes dans les années 80, puis 90. C’est bien notre ami Schulz qui en est à l’origine, lorsqu’il présenta en 1982 son Spyder 033 au Salon de Genève ! Ce spyder un peu fou deviendra 033i puis en 1985 le 036i, réussissant à trouver quelques clients aussi barrés que le patron d’Isdera (qui veut dire « grosso modo » : Ingenieurbüro für Styling, Design und Racing).

le Spyder 033i aux côté de sa soeur Imperator 108ile Spyder 033i aux côté de sa soeur Imperator 108i

Si le Spyder s’inspirait librement des études de Schulz pour la Mercedes CW311, le modèle suivant, lancé en 1984, n’était ni plus ni moins qu’une CW311 rebadgée, avec l’accord de Mercedes. L’Imperator 108i était née, avec un nom un brin mégalo comme saura en trouver Schulz pour chacun de ses modèles.

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La première Imperator était équipée d’un V8 Mercedes (forcément) de 5 litres, développant 235 ch. Pas assez pour notre ami Eberhard, qui s’en alla chez AMG (pas encore filiale de Daimler-Benz) pour obtenir des moteurs plus « gonflés » : 5.6 et 300 ch ou 390 ch (selon les envies), voire 6 litres de 425 ch. Pas mal non ?

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Avec son look futuriste, ses portes « papillon », son « périscope » en guise de rétroviseur, l’Imperator 108i impressionna suffisamment pour trouver quelques clients tout au long de sa carrière (1984-1993) : environ 30 exemplaires furent construits pour de riches passionnés désireux de s’offrir cette supercar avant l’heure. Trente exemplaires tout de même, mais pas suffisant malgré tout pour assurer l’avenir. Heureusement que Schulz développait aussi des kits carrosserie façon tuning pour tenir financièrement.

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En 1993, Isdera repartait de zéro avec la Commandatore 112i ! Une « hypercar » avant l’heure sans doute trop superlative pour espérer percer, à un moment où une nouvelle concurrence (Bugatti, McLaren) venait titiller les forces établies (Ferrari, Lamborghini). Cette 112i restera à l’état de prototype, surgissant à nouveau dans une version Silver Arrow en 1999.

La Commandantor 112i de 1993La Commandantor 112i de 1993

En 2005, Isdera fit un come back dans le monde de l’automobile avec son étrange Autobahnkurier 116i, sorte de monstre néo-rétro s’inspirant de l’automobile allemande d’avant-guerre (dotée de deux V8 Mercos, oui oui vous avez bien lu, deux V8).

L'Autobahnkurier 116i ! Une drôle de bête !L’Autobahnkurier 116i ! Une drôle de bête !

De toute façon, la période « supercar » d’Isdera était bel et bien révolue depuis 1993 et la fin de l’Imperator. Dix années pendant lesquelles la petite marque allemande s’était créée un nom, et avait fait rêver les petits enfants comme moi. A l’époque, on pouvait la voir dans les « jeux d’atouts » (lire aussi : Top Ace: le jeu d’Atout de Ducale) et elle semblait pulvériser n’importe quelle autre sportive.

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Las, le marché n’était pas extensible, et la crise de la fin des années 80 et du début des années 90 fut fatale à ce genre de joujous décalés. Peut-être qu’aujourd’hui il y aurait à nouveau une place pour une héritière des Spyder, Imperator et Commandantor… En tout cas, si l’Imperator est rare, et donc chère, elle n’est pas introuvable : avis aux amateurs !


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