Hooper Empress II : le pognon n'implique pas le bon goût !
Dans la série des véhicules un poil spécifiques construits pour de doux dingues richissimes, il était temps de parler de la Hooper Empress II. Dans l’imaginaire de l’amateur de voiture, Hooper reste le carrossier de versions spécifiques, à la grande période du châssis séparé d’avant-guerre. Mais la vénérable maison avait cessé d’oeuvrer sur ce marché en 1959, se contentant de restaurer les vieilles Bentley ou Rolls, ses anciennes créations et de distribuer Rolls Royce !
Sauf que pour répondre à un renouveau de la commande spéciale, notamment avec l’émergence des fous de bagnoles plein de fric, souvent rejetons de familles princières du Golfe, dans les années 80, Rolls Royce/Bentley s’est dit qu’il serait peut-être malin de faire revivre le nom. Une façon d’apporter plus de distinction, tout en ne mouillant pas trop la maison-mère : une Hooper est une Hooper, pas une Rolls ou une Bentley.
Image/ Michael BanovskyHooper lança donc en 1988 une version très spéciale de la Bentley Turbo R, un coupé 2 portes au look extravagant, l’Empress (Impératrice) II, destinée à quelques happy few blindés et ce bien avant le lancement de la version coupé officielle, la Continental R (lire aussi : Bentley Continental R). Seuls 3 exemplaires seront fabriqués entre 1988 et 1990, c’est dire si la clientèle était triée sur le volet.
Les 3 exemplaires de l’Empress II réunis sur une même photo !Plus sérieusement, son look un peu étrange, et même dérangeant (face avant qui semble bricolée, arrière massif en pente douce), et son prix faramineux (400 000 £ à l’époque) la limitait à quelques excentriques prêts à tous les sacrifices pour rouler « autrement » que la plèbe en simple Turbo R ! L’Aga Khan, un émir du Barhein et un troisième larron anonyme (mais de sang princier) se rendirent acquéreurs de cette drôle de chose, sans que les autres riches de la planète ne leur emboîtent le pas !
Avec le fameux V8 6 ¾ poussé à 400 ch, un luxe inouïe (et personnalisé, aucun des 3 exemplaires ne possède la même finition), trois teintes (rouge, bleue et noire), une face avant légèrement penchée (sans doute pour faire raccord avec l’arrière), des phares carrés et pourtant globuleux, des jantes à rayon très « oldies », ces trois mastodontes ont de quoi faire tourner les têtes, mais pas forcément pour les bonnes raisons !
L’impress II noire à vendre chez Autodrome (image: Autodrome)Si l’envie vous prend de rouler carrément à côté de la plaque, sachez qu’un des 3 exemplaires est à vendre aujourd’hui en France, chez Autodrome à Cannes. Le prix est sur demande (et donc inévitablement indécent, surtout vue la laideur de l’engin), mais je suis sûr que vous saurez mettre de côté votre œil d’esthète pour vous offrir un bout de l’exception automobile.
Autodrome : http://www.autodrome.fr/bentley_empress_2_hooper.htm
Lire aussi l’excellent site de Mister Banovsky: Bentley Turbo R Empress II