Helem V6 / TS07 : la belle promesse !
Il y a parfois des voitures qui ont fait rêver plein de gamins, ados ou jeunes adultes tout en n’ayant jamais été produites, du moins en version civile. C’est le cas de la Helem V6, qui aura connu plusieurs vies, plusieurs prototypes et plusieurs noms, faisant naître plein d’espoir chez les amateurs chauvins, sans jamais vraiment aboutir.
Tout commence avec le fameux Spider Renault Sport (lire aussi :Renault Sport Spider) en 1996. Décidé à construire sa propre voiture de course pour la catégorie GT2 au Mans, Jean-Michel Roy, associé à l’ingénieur Brian Johnson créé RJ Racing, et obtient l’autorisation de Renault pour concevoir une voiture de course sur la base du Spider, la Helem (acronyme de « Le Mans »), dotée d’un V6 à double turbo. Deux exemplaires de cette bête de course développant 550 ch sur la base du V6 de l’Alpine A610 (lire aussi : Alpine A610) seront fabriqués et engagés en compétition.
Réglement oblige, RJ Racing doit lancer la production d’au moins 50 exemplaires pour pouvoir concourir en GT2. Un prototype civile doté d’un V6 monoturbo identique à celui de la Venturi 300 Atlantique (3 litres, 281 chevaux, lire aussi : 300 Atlantique) sera présenté en 1998. Jean-Michel Roy a déjà engagé 10 millions de francs dans l’affaire, et compte créer une usine dans la région bordelaise, à Gradignan, profitant d’un tissu de sous-traitants qualifiés. Les ambitions sont loin du petit atelier de Téloché, près de la ligne droite des Hunaudières, et de ses quinze salariés. Jean-Michel Roy annonce avoir reçu 25 bons de commande.
Proposée au prix de 350 000 Francs à l’époque, la Helem V6 est particulièrement compétitive par rapport à la « grande GT » française dotée du même moteur, la Venturi 300 qui coûte plus de 500 000 francs. Elle n’offre certes pas le même luxe ni la même finition, mais propose un rapport poids/puissance bien plus intéressant…
Roy compte sur le soutien de Renault, qui avait promis un temps de commercialiser la Helem sous la marque Renault Sport. Las, cet accord ne sera jamais signé, et Roy doit trouver 10 millions supplémentaires pour continuer (5 millions pour l’usine, et 5 autres comme fond de roulement), sans succès. De plus, Johnson et Roy s’embrouillent… RJ Racing fera faillite en 1999, Johnson repartira avec les 2 protos de course en Grande Bretagne, et Nogaro Technologies rachètera l’outillage et la marque Helem.
Nogaro construira un nouveau prototype « civil » sur la base de la Helem et du roadster F99 construit par Nogaro à une vingtaine d’exemplaires, et doté du V6 ES9 de la Peugeot 406. Mais la mort de Claude Fior, et le manque de moyens sans doute, feront capoter l’affaire… Jusqu’à ce que la société Technical Studio, basée à Boismorand, dans le Loiret, présente en 2006 la TS07, sur la base de la Helem. Celle-ci pouvait prétendre à plusieurs motorisations, du 4 cylindres 2 litres de 180 ch au V6 de plus de 400 chevaux.
Les dirigeants de Technical Studios se fixaient un objectif de 12 exemplaires, mais se limitèrent à un seul prototype, faute de moyens et de clientèle. Finalement, la marque se concentrera sur les véhicules électriques, sous la marque Little, mais ça c’est une autre histoire…