Felber 112 Rubis : une Autobianchi de luxe
L’Italie des années 70 fut le théatre d’une guerre des citadines, opposant Autobianchi et son A112 (lire aussi: Autobianchi A112) à Innocenti et sa Nuova Mini (lire aussi : Innocenti Nuova Mini). Evidemment, les déclinaisons sportives fusèrent, siglées Abarth pour l’une ou De Tomaso pour l’autre, mais en elles-deux se profilait déjà l’idée de la petite citadine chic, une idée qui accompagnera aussi la Mini tout au long de sa carrière. Une idée qui fit aussi son chemin jusqu’en Suisse ou Willy Felber décida de s’y attaquer vraiment en présentant, en 1979, la Felber Rubis 112.
Willy Felber avait commencé sa carrière de « constructeur » par des répliques de Ferrari sur base Ferrari, avant de s’attaquer à des américaines pour y rajouter sa patte et du luxe (lire aussi : Felber). A la fin des années 70, il s’attaqua aux italiennes de grande diffusion, Lancia et Autobianchi, avec une idée simple : offrir des exécutions luxueuses et exclusives de voitures de grandes série. Suivront alors plusieurs propositions, la Felber Lancia V (une Gamma retravaillée), la Felber Roberta (une Delta affublée d’une calandre typique de notre ami suisse) et enfin cette Felber Rubis qui nous intéresse.
C’est presque la proposition la plus réaliste, bien qu’elle ne dépassa jamais le stade de la très petite série avec 3 exemplaires seulement, un blanc, un noir et un gris. Il semblerait que ces modèles furent tous les 3 modifiés sur la base de version Abarth, leur garantissant un peu de répondant dans les cités italiennes avec 70 petits poneys pour 700 kg. Les modifications apportées par Felber sur la Rubis ne sont qu’esthétiques, et ce n’est pas toujours du meilleur goût. Il semblerait que Willy a voulu donner un air de carrosse à la petite A112 : toit vinyle, vitre arrière ovale (en fait, le vinyle recouvre la vitre arrière), décorations « stylisées » sur les vitres arrières et calandre typiquement Felber à l’avant.
A l’intérieur, le luxe était là aussi bien présent. Ce n’était pas forcément une réussite esthétique, mais l’idée était bonne : une idée que reprendra à son compte avec plus de réussite l’héritière de l’A112, l’Autobianchi/Lancia Y10 (lire aussi : Autobianchi Y10) ou bien Renault avec ses Supercinq puis Clio Baccara (lire aussi : Renault Clio Baccara). Mais il ne suffit pas d’avoir l’idée, il faut aussi la réaliser avec goût, ce qui n’était pas le cas des Rubis.
Cela dit, cela m’amuserait beaucoup aujourd’hui de tomber par hasard sur une Felber Rubis. Elle ne serait sûrement pas plus belle qu’à l’époque, mais j’avoue qu’interloquer les autres conducteurs dans les embouteillages ne serait pas pour me déplaire. Et puis Felber, malgré son excentricité, savait réaliser des produits de qualité. Alors oui, une Rubis dans mon garages, ça me déplairait pas. Mais il faudra bien de la chance et de hasard pour que cela arrive !