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Farus : petite marque de sport brésilienne très familiale

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 22/11/2014

A cause d’importantes taxes douanières pénalisant l’importation de véhicules étrangers, il y eut pendant longtemps une tradition d’artisanat automobile au Brésil afin de répondre à tous les besoins du marché malgré la présence de mastodontes tels que Volkswagen, GM, Fiat ou Ford. Aucun de ces quatre géants ne proposait de véritable petite sportive, et il fallait avoir un compte en banque très bien garni pour pouvoir importer une sportive européenne.

C’est ainsi que fleurirent de nombreuses petites marques de sport au Brésil, comme Santa Matilde (lire aussi : Santa Matilde) mais aussi Farus, née en 1979 près de Belo Horizonte. Créée par Alfio Russo et son fils Giusepe (d’où son nom, raccourci de Familia Russo), la marque ambitionne de se faire une place au soleil.

L’idée est simple : proposer un petit coupé sportif doté des moteurs existant sur le marché (Fiat ou Ford le plus souvent), et fonctionnant à l’alcool (une spécificité brésilienne). C’est ainsi qu’apparaît le coupé ML 929 en 1980, doté d’un petit moteur Fiat 1,3 litres de 72 ch. Comme on aime la famille chez Farus, ce ML est un hommage à la mama familiale, Maria Luisa, née en 1929. La ligne de ce coupé est assez séduisante, avec un petit air de Lotus Esprit.

La Farus TS

Une version plus puissante apparaît en 1981, appelée TS. Dotée d’un 1,6 litres d’origine Volkswagen, elle propose 80 ch, soit à peine 8 de plus que la ML. La gamme sera dépoussiérée en 1984 avec la sortie de la Beta, évolution logique des ML et TS. Le dessin a évolué, et rappelle désormais les Ferrari 308 GT4. Elle propose deux moteurs possibles : un 1,8 litres d’origine GM de 96 ch et surtout un 2,2 litres Turbo d’origine Chrysler à partir de 1986 développant la puissance faramineuse de 148 ch. En 1985, une version Spider était présentée, au look plutôt sympa.

La Beta version Spyder

En ce milieu des années 80, Farus est assez confiant. Les ventes sont correctes, et la famille Russo envisage même l’exportation en présentant en 1987 ses modèles au Salon de New York. La légende dit que la Beta aurait enregistré 1500 commandes lors de ce salon, sans pouvoir répondre à une telle demande. Cela reste à prouver.

La Farus Quadro

A la fin des années 80, Farus semble avoir perdu l’inspiration, et propose un gros coupé 4 places dénommé Quadro (même le nom n’est pas original). Mais cela sent la fin, et en 1990, la production s’arrête. Il faut dire que le « plan Color » libéralisant les importations automobiles ringardise tout à coup tous les petits producteurs brésiliens, incapable d’offrir la même qualité et les mêmes performances que les sportives européennes ou américaines. Farus fermera définitivement ses portes en 1992. Je n’ai pas réussi à trouver les chiffres de production, mais sachez qu’on en trouve pas mal en occasion sur les sites brésiliens, si c’est vraiment l’exotisme qui vous tente.


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