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DE LA CHAPELLE
FRANÇAISE

De La Chapelle Roadster : l'arlésienne Elise française

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 10/05/2014

Au chapitre des voitures fantômes, qu’on nous présente depuis des années sans jamais véritablement savoir si elles sont produites ou non, on trouve le fameux Roadster de La Chapelle.

Les Automobiles De La Chapelle, fondées par Xavier de La Chapelle (dont la famille avait créé la marque Stimula dans au début du siècle dernier), produisirent jusqu’en 1993 des répliques de haute qualité des roadsters Bugatti (lire aussi: Stimula Type 55), à tel point qu’elles reçurent l’autorisation d’apposer le logo Bugatti sur leurs calandres (cette autorisation attribuée par l’entreprise aéronautique Messier-Bugatti cessera avec la renaissance de Bugatti par Romano Artioli : lire aussi Bugatti). De même, ces roadsters étaient équipés de moteurs BMW (voire Alpina ou Schnitzer) permettant l’entretien dans le réseau du constructeur allemand. Belle reconnaissance pour cette petite marque qui, à la fin des années 90, entre dans le giron du fantasque héritier Schlumberger Didier Primat.

Le groupe Primwest prend 35 % des parts de la société, et 96 % des parts de MVS Venturi. Xavier de la Chapelle prendra la présidence des deux sociétés (lire aussi : Venturi 200). De grands projets sont prévus, comme le monospace Parcours, dessiné par le designer Bertrant Barré (lire aussi : De La Chapelle Parcours), mais la crise et le retrait de Didier Primat plonge les deux marques dans la crise. Venturi sera repris par Hubert O’Neil, un industriel breton (nous y reviendrons).

De con côté, Xavier de La Chapelle doit déposer le bilan en décembre 1993, après une année 92 catastrophique (3,8 millions de francs de pertes pour un chiffre d’affaire de 4 millions de francs). La solution viendra du designer Barré, président de Barré Design, qui créé pour l’occasion DLC Technologies début 1994, et reprend la marque. Seuls 4 salariés (sur 7) seront conservés. En même temps que deux commandes restant en cours sont réalisées (une Atalante et un roadster 55), les deux hommes s’attèlent à un nouveau projet : celui d’un roadster moderne, léger et sportif, qui portera tout bêtement le nom de … roadster.

En 1996, au salon de Genève, le Roadster est présenté sous une ligne agréable (quoi qu’assez banale), avec un moteur 2 litres 16 soupapes d’origine Peugeot (disponible en deux puissances, 135 ou 167 chevaux). Le développement prendra plus de temps que prévu. Initialement prévu pour 1998, le roadster n’est toujours pas sorti en 2000. Après avoir réalisé 4 protoypes, le financement pose problème malgré l’organisation d’un mécano industriel pour une éventuelle production : si les prototypes ont été réalisés dans les ateliers de La Chapelle à Brignais (69), il est d’ores et déjà prévu de réaliser la production en petite série dans les ateliers manceaux de Philippe Beloou, Mécasystèmes (d’où l’immatriculation 72 sur certaines photos).

Pour financer tout cela, Barré et Associés a « vendu » l’idée d’un petit cabriolet dérivé du roadster de La Chapelle au constructeur anglais Reliant et à son associé indien Sipani, sur la base d’un chassis de Reliant Kiten. Le design est signé d’un nom connu, Gérard Godfroy, le créateur des Venturi (le monde est petit). Finalement abandonné par les deux partenaires, ce projet sera racheté par le bureau d’ingénierie San Engineering, qui donnera naissance à la Storm (mais c’est une autre histoire, à lire ici: San Storm).

Cet argent ne permettra pas la mise en production du Roadster qui depuis les années 2000 reste proposé à la commande (avec les deux 4 cylindres ou un V6 3 Litres 210 ch d’origine PSA) pour des tarifs oscillant entre 36 000 et 49 000 euros. Le site internet de la marque existe toujours, et semble proposer à la commande tous les modèles de La Chapelle, y compris les répliques pour enfants qui firent le succès de la marque dans les années 80.

Si l’envie vous prend d’en commander, n’hésitez pas : www.delachapelle.com

Site de Barré Design : http://www.barre-design.com

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De La Chapelle Parcours : monospace de grand luxe
A la fin des années 80, un homme, Didier Primat, héritier de la famille Schlumberger et passionné d’automobile, semble décidé à dynamiser l’automobile française, et à partir de deux marques tombées dans son escarcelle, MVS (qui deviendra dans la foulée Venturi) et les Automobiles De La Chapelle, tente de se développer sur un marché français qui devient morose. Le Groupe Primwest , qui regroupe les investissements de Didier Primat (ses danseuses diront les mauvaises langues) est ambitieux. Xavier de La Chapelle, le créateur du constructeur éponyme devient le PDG des deux marques et les projets se font nombreux tant chez Venturi que chez DLC.
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 08/03/2014
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