MCA Centenaire : la première supercar monégasque
Etre constructeur en Principauté de Monaco, c’est sans doute être condamné à l’exclusivité ! Venturi en est l’exemple aujourd’hui, mais n’est pas la première marque automobile à avoir tenté de construire sur le rocher une automobile d’exception. Le constructeur MCA s’y était déjà cassé les dents.
C’est à partir de 1985 que Fulvio Ballabio, ancien coureur automobile, se met en tête de créer un constructeur automobile en principauté. Après avoir créé une monoplace, il décide de se lancer dans l’élaboration d’une supercar aux performances de voiture de course. Il faudra cinq ans pour concrétiser ce projet.
En cette fin des années 80, les supercars sont à la mode et se vendent comme des petits pains, bénéficiant de la spéculation autour des automobiles de sport. Aussi Ballabio s’imagine produire 100 exemplaires de sa future Centenaire, rien que cela. Afin de créer une voiture hyper performante, il va s’entourer de spécialistes de la F1, et bénéficier des compétences des techniciens de sa société de fabrication de yachts, Monte-Carlo Marine. Ainsi naîtra Monte-Carlo Automobile (MCA).
Gage du sérieux de l’entreprise, Lamborghini accepte de fournir MCA en moteurs V12 siglés du taureau, ce qui est assez rarissime pour être souligné. Ce moteur 5 litres provenant de la Countach développait 455 ch et équipera les deux premiers modèles (prototypes ?) de la marque. Ceux-ci seront présentés devant le Prince Rainier de Monaco au centenaire de l’Automobile Club de Monaco en 1990, d’où son nom, la Centenaire.
Mais Ballabio considère que 455 chevaux, ce n’est pas assez. A partir du V12 Lamborghini, il fera développer deux versions, l’une biturbo de 730 ch (GTB), et l’autre atmosphérique de 720 ch, équipant la MCA Beau-Rivage, version découvrable de la Centenaire (1 exemplaire seulement, de couleur bleue). 4 autres exemplaires de la Centenaire seront construits en ce début des années 90, en plus de la Beau-Rivage (un noir, un rouge, un blanc et un bleu qui appartiendra un temps à la famille Grimaldi). Deux autres exemplaires seront construits et vendus à la société russe MIG (sans aucun rapport avec le constructeur d’avions), décidée à les faire courir aux 24 Heures du Mans 1993 sous le nom de MIG 100. Elle ne réussira pas à se qualifier, mais courra quelques courses d’endurance ensuite, sans succès.
Contrairement aux années 80, les années 90 sont moins propices aux supercars. Et entre temps, une concurrence de taille est arrivée avec la renaissance de Bugatti et sa très performante EB110. Ballabio continuera à améliorer et à travailler sur son projet avec un prototype équipé d’un moteur Mercedes, avant de jeter l’éponge et de revendre sa société au groupe Aixam-Mega en 1996. Mais ça, c’est une autre histoire (lire aussi: Mega Monte Carlo) !