Corvette Stingray 71 et Mustang GTA 67 : un dimanche à la campagne !
Bon dans la famille, on se connaît tous de près comme de loin, et ma Grand-mère et ses 9 frères et sœurs en ont eu, des descendants. Sylvain, c’est le fils du dernier frère de ma Grand-mère, il est donc le cousin germain de ma mère, mais d’une certaine manière, il est plus proche de moi en âge que de sa propre cousine.. Vous suivez ? Son père était architecte, il l’est aussi et le mien l’était, cela créé des liens. Bref on se connaît plutôt bien, et on partage pas mal de souvenirs de « lundis de Pâques » familiaux (une tradition).
Pourtant, dans la famille, malgré les liens et les affinités, on ne se dit pas tout. Et c’est par hasard, l’année dernière pendant un événement familial malheureux, que mon « cousin » (en fait un oncle, vous suivez toujours) me dit qu’il possède deux belles bagnoles, deux voitures que je ne pensais pas si proches de moi ! Pensez donc : une Ford Mustang GTA 1967 et une Corvette Stingray 454ci de 1971 ! Rien que cela.
Entre deux verres de Sancerre, Sylvain me dit, l’année dernière, de passer quand je voulais pour en profiter un peu. 30 bornes nous séparent, et il m’aura fallu un an pour trouver le temps. Quel idiot ! Il a fallu que je cruise un peu en Mustang en direction de la Vendée pour me rappeler que mon propre cousin en avait une à deux pas de chez moi (lire aussi : Ford Mustang VI) !
Pour une fois j’avais prévu le coup, appelé Sylvain, et convenu d’un rendez-vous. Mais bon, dans la famille c’est à la bonne franquette, et tout ne se déroule pas toujours comme prévu. Je devais passer pour le café, et finalement, c’est l’apéro que j’ai pris alors qu’il était déjà 14h30. L’occasion de revoir la famille, mais sans dec, on pourra toujours me servir tout le Menetou ou le Sancerre possible, je trépignerais en attendant d’entendre les deux V8 !
Oui, dans ce petit garage berruyer, se cachent 16 cylindres, et même plus si l’on compte la Harley rangée dans un coin. Deux américaines, avec le même nombre de cylindres, et pourtant deux philosophie. La Stingray, avec ses pneus larges et son vert anglais, cube 454ci, n’a que deux places, et n’est pas vraiment un cabrio : en fait, c’est un T-Roof, et en partant sous la pluie, fiers comme Artaban sans les parties de toit protectrices, on se sent tout con : seule solution, appuyer sur le champignon pour échapper aux gouttes. Première surprise pour moi, malgré les 426 ch, et la route humide, la voiture reste sur ses rails…
T-Roof contre cabriolet !Pourtant, le V8 glougloute à souhait, et la puissance est bien là. Sur la rocade de Bourges, nous atteignons facilement les 110… miles par heure ! Mais même à 50 km/h le son suffirait au bonheur de beaucoup. A l’intérieur, on est dans un autre monde, fait de moquette épaisse, de skaïe et de cuir, de compteur ronds et profonds, et d’autoradio antédiluvien ! Sans déconner, moi qui venait de me faire un long trajet en américaine moderne, je peux vous dire qu’on revient à une autre époque, mais dans le bon sens du terme.
Ca tombe bien puisque justement nous attend la Mustang GTA de 1967, avec un son totalement différent malgré ses 8 cylindres elle aussi ! Il s’agit là d’une 390ci, soit presque un petit moteur par rapport à la Corvette, mais la philosophie est différente, avec ses 4 places et son côté west coast… On a envie de cruiser sur le ruban, décapoté, même si le temps ne s’y prête pas. Et que la mer n’est pas vraiment proche !!!
Le plus frappant pour moi, c’est que, roulant en V6 tous les jours, et fréquentant ce genre de moteurs à plus de 4 cylindres régulièrement, il me semble difficile d’apprécier moins. Ma Mondeo Vignale Hybride en test pendant quelques jours me paraît bien fade, non pas que cela soit une mauvaise bagnole, mais le mélange électrique/4 cylindres en comparaison de ces monstres à 8 cylindres, out tout simplement de mon V6, me paraît relever d’une autre dimension, voire même d’une autre philosophie et surtout d’une autre époque…
Allumer le moteur de l’une de ces deux bagnoles, entendre le ralenti cahotant le temps que le V8 chauffe, écouter ce glouglou caractéristique, c’est déjà grisant… Avant même de monter dans la voiture… Alors qu’une hybride ne vous donne rien au démarrage, au contraire : combien de fois ai-je cru ne pas avoir appuyé sur le « start engine » ! Avec la Mustang de 67, ou la Corvette de 71, pas de risque ! La « vette » par exemple : statique et tournant au ralenti, elle bouge toute seule sur ses suspensions, attendant avec impatience que quelqu’un daigne enfin appuyer sur la pédale d’accélérateur.
Bien sûr, c’est gros, ça consomme (et même beaucoup), c’est pas pratique (enfin, la Mustang permet tout de même de partir confortablement installé à 4, bagages compris et capote baissée), c’est décadent et polluant selon Anne Hidalgo, mais quel bonheur ! Ma grand-tante octogénaire (mais qui roule en DS3 tout de même) qui connaît bien ces voitures semble ne pas s’en lasser, regardant avec son œil d’esthète les belles s’ébrouer. Décidément, la voiture rassemble, fascine, et se partage à plusieurs !