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Bristol 405 Saloon: cyclope à 4 portes

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 05/03/2017

Etre « Boîtier Rouge », c’est être un peu fou furieux de l’originalité. Ainsi, rouler en Bristol relève déjà presque de la médecine, mais rouler en Bristol 405 Saloon (non non, rien à voir avec Peugeot) relève franchement de la psychiatrie. Et oui, car figurez-vous que cette 405 là, non contente d’être très rare, s’avère être la seule berline jamais produite par la vénérable marque britannique !

Non, définitivement, la 405 est un must have pour un lecteur fortuné de BR ! D’abord parce que, comme toute Bristol qui se respecte, elle dispose d’une roue de secours planquée dans un compartiment situé entre la roue avant et la portière : une marque de fabrique inutile mais ô combien importante, un peu comme la clé de contact entre les deux siège d’une Saab ! Ensuite pour son aérodynamique particulièrement soignée : admirez sa ligne façon goutte d’eau derrière son long capot moteur.

Et puis, avec son troisième œil façon cyclope, logé dans la calandre, faut bien admettre qu’on en jette tout de suite plus ! Ah ça, on pourra pas dire que vous roulez dans la voiture de monsieur tout le monde hein. On aura beau se moquer de son nom (allez savoir pourquoi Peugeot n’est jamais allé chercher des noises à Bristol), on a tout de suite plus la classe dans un engin comme celui-là.

Tout commence en 1953, avec la 404 (on est toujours en Angleterre hein, pas de panique), un joli coupé qui inaugure chez Bristol un nouveau design qui s’éloigne enfin des calandres BMW (oui, rappelez-vous, Bristol fabriquait jusqu’à présent des dérivés de BMW après en avoir obtenu la licence). En 1954, les dirigeants de la petite firme anglaise décide de lui donner un dérivé « berline » qui prendra le nom de 405 Saloon.

Le coupé 404 né en 1953

Basée sur un châssis rallongé de 404, elle en conserve la mécanique, un 6 en ligne de 2 litres développant 105 chevaux ! Une puissance respectable à l’époque. Quelques exemplaires recevront le L6 2.2 litres, une évolution apparue sur la 406 qui développe pourtant la même puissance. Une version « cabriolet » sera aussi lancée sur la base du châssis court de la 404, mais prenant le nom de 405D. Cette version recevra elle aussi le L6 2 litres mais à la puissance revue à la hausse : 125 chevaux tout de même. Seuls 43 exemplaires de la 405D seront produits, contre 52 modèles de la 404 (le coupé donc) et… 263 versions Saloon !

La 405D, dite Drophead Coupe

Allez savoir pourquoi, Bristol ne se risquera plus jamais à produire une berline alors que ses chiffres de ventes (sur 4 années seulement, de 1955 à 1958) plaidaient en sa faveur. Mais ne boudons pas notre plaisir : la culture du coupé chez Bristol donnera naissance à une longue lignée aboutissant à la cultissime Blenheim (lire aussi : Bristol Blenheim).

Vue la production, on est véritablement dans l’exclusif. Et l’intérieur délicieusement britannique vous plongera dans un autre univers. Le regard interloqué de vos voisins vous fera apprécier votre différence : Dieu qu’il est bon de ne pas être comme tout le monde. Rouler en 405 prendra alors un autre sens que vos souvenirs d’enfance, à condition d’avoir un portefeuille bien garni, tant pour l’achat que pour l’entretien.

Mais après tout, être BR dans l’âme, ce n’est pas seulement acheter la revue papier éponyme, mais c’est aussi le prouver : ne soyez pas mesquins, roulez en Bristol !

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