Lotus Seven : le vilain petit canard de la famille
A force d’entendre parler de la Lotus Seven, et d’en voir rouler des modèles Caterham, j’avais finit par croire que la petite Lotus avait connu un incroyable succès. Pourtant, la production de la 7 sous le blason Lotus resta relativement modeste durant les 16 ans de son existence (de 1957 à 1973). En tout, 2592 exemplaires (seulement) de la Lotus Seven sortirent des chaînes de Chesthunt puis Hethel.
Colin Chapman, le fondateur de la marque et créateur du concept « Light is right » ne portait d’ailleurs pas trop d’intérêt à ce modèle qu’il considérait comme basique. C’est d’ailleurs pour satisfaire les amateurs qui le poussaient à donner une descendance à la Mark 6 que Chapman gribouilla le projet de la Mark 7, dite Seven. Ce qui l’intéressait vraiment, c’était la compétition où l’Eleven brillait, et l’Elite sa future voiture de tourisme.
L’icône de Lotus est donc un enfant non désiré, voire dénigré par son géniteur. La production aurait pu cesser plus tôt sans la persévérance de Graham Nears, patron de Caterham, alors distributeur exclusif Lotus au Royaume Uni. En 1966, Colin Chapman est prêt à tout arrêter, mais Nears lui apporte aussitôt 20 bons de commande suffisants pour convaincre le patron de continuer.
Quand en 1973 la production de la Lotus Seven s’arrête, c’est donc tout naturellement que Caterham rachète les droits et l’outillage pour continuer à produire cette voiture mythique. 40 ans plus tard, elle reste encore au catalogue et continue de séduire une clientèle de doux-dingues amateurs de sensations fortes et de vent dans les cheveux.
Il faut dire que la Seven est un concept à elle toute seule. Hyper-légère (430 kg), carrosserie minimaliste, petit pare-brise, éléments de confort aux abonnés absents, capote souple, roues aux quatre coins, la Seven est très basse et procure grâce à cela des sensations proches du karting malgré de petits moteurs. D’ailleurs, à son lancement en 1957, son petit 1,2 litres Ford développe tout juste 40 ch. Mais tout au long de ses 16 ans de carrière, elle reçut de nombreux moteurs (tous d’origine Ford) allant de 39 ch (Seven 105E de 1961) à 125 ch (Seven Twin Cam SS de 1970).
Depuis la fin de la production de la Seven par Lotus, et malgré la reprise officielle de Caterham, cette petite voiture incroyable a été imitée par un nombre incalculable de constructeurs, avec des motorisations diverses et variées. Mais si vous voulez une vraie Lotus Seven, il faudra vous armer de patience pour en dégoter une, et disposer d’un solide carnet de chèques. Mais ces authentiques 7 sont des objets de collection. Pour vous faire plaisir, autant acheter une moderne Caterham, neuve ou d’occasion, d’autant qu’une version d’entrée de gamme vient d’être lancée par le petit constructeur.